Une soucoupe arrive sur Terre. Plus tard on retrouve une équipe de chercheurs américains sur une base en Antarctique qui se retrouvent confrontés à une créature des plus féroces, versatiles et qui a surtout la fâcheuse tendance à vouloir imiter l'apparence des êtres vivants pour mieux les assimiler, ce qui amène vite l'ambiance à dégénérer dans une paranoïa aiguë généralisée.
J'avoue qu'il est plutôt difficile de s'attaquer à un grand classique comme celui-ci, mais que les puristes se rassurent, j'ai été plutôt positivement touché par ce film. Pour bien comprendre dans quelle situation je l'ai vu, il est important de savoir que je suis resté 8 ans en suspens d'une des premières scènes du film, mon visionnage ayant été interrompu par une coupure de courant inopinée, ruinant ainsi la VHS et mes chances à court terme de voir le film. C'est donc au bout de cette " traversée " du désert que j'arrive enfin à voir la suite de ce qui m'avait mis en haleine à l'époque et : " wooooo! "
les paragraphes suivants contiennent des spoilers
Il faut reconnaître que monsieur maîtrise son sujet dès qu'il s'agit de poser une ambiance oppressante et angoissante. Après avoir visionné récemment il est assez aisé de voir quelles sont ces ficelles, mais force est d'admettre qu'elles sont efficaces! Bon déjà le huis-clos, qui favorise à la fois les interactions à plusieurs et donc des tensions dûes à l'impossibilité de tout autre échappatoire que la confrontation mais aussi à des moments de solitude et d'isolement. Quand on sait que la créature qui nous intéresse ici a la capacité d'assimiler les êtres vivants et peut donc les imiter à la perfection en un temps record, pourvu qu'elle se trouve avec un sujet pendant quelques minutes on comprend vite que la petite dizaine de personnes vont être confrontés à des choix cornéliens au regard des problèmes qui les attendent...
Se rajoutent à ça une tempête à vous glacer le sang (au propre comme au figuré), des membres de l'équipe qu'il faut isoler pour cause de pétage de plomb et on a là le parfait cocktail à suspens. Alors le réalisateur aurait pu se contenter de ça, l'histoire et les données scénaristiques suffisent quasiment à elles seules à générer la tension pour un tel film, mais on pourrait citer un bon nombre de contre-exemples. Les plans serrés sur les mines déconfites des membres de l'équipe, le mutisme de certains, le jeu remarquable de la plupart des acteurs (incroyable , d'autant que je trouve qu'il cabotine beaucoup dans les films suivants) ainsi que l'utilisation très habile d'une musique plutôt simpliste (d' il paraît, mais je suis sûr qu'armé d'un bontempi ou d'un farfisa je vous fais la même...) font qu'un climat plus que pesant s'installe dès les premières minutes du film jusqu'à la toute dernière.
On pourrait à la rigueur critiquer (négativement s'entend) les effets spéciaux, un peu façon animation en pâte à modeler (style Meow-Miaow) mais malgré tout, je n'ai pas pu réfréner un certain dégoûts à la vue de certains passages avec les chiens ou encore lorsqu'ils crament un des membres infectés et que la créature s'échappe en détachant discrètement la tête du corps (la tête à l'envers sur pattes façon arachnides ayant apparemment largement inspiré les petits gars de chez id pour DoomIII).
fin des spoilers
Au final, je pense que 8/10 c'est largement mérité car l'essentiel de ce qu'on attend d'un tel film s'y trouve et de façon agréablement maîtrisée. Certes les effets spéciaux pourraient nuire à la qualité du film mais ils remplissent leur rôle malgré tout et imaginer ceux-ci réalisés en images de synthèse suffit à me convaincre de leur efficacité en l'état.