The Times of Harvey Milk par Boubakar
Ce documentaire revient sur la vie du premier homme politique américain ouvertement gay et, c'est inattendu, sur le procès et la vie de son assassin, Dan White.
Évidemment, il est utile de placer le film de Gus Van Sant en parallèle et de remarquer que celui-ci a vraiment trouvé des acteurs qui sont les portraits crachés de leurs "originaux", surtout Dan White (Josh Brolin lui ressemble de manière troublante), mais il a surtout réussi à capter la fièvre de cette époque.
Orné de très nombreuses images d'archives issues de l'élection de Milk au poste de conseiller municipal, il y a de nombreuses interviews de ses collaborateurs et de lui-même, dont un entretien qu'il donne le soir de la victoire, alors qu'il est dans une joie communicative.
Plus qu'un futur homme politique, on voit dans ce Harvey Milk quelqu'un de très sympathique, affirmant haut et fort son identité gay, extrêmement souriant, une sorte de "boy next door" auquel les homosexuels ont su s'identifier, et, dans ses extraits de ses meetings, on le découvre comme très charismatique. Durant son court mandat de conseiller, il a su défendre les droits des homosexuels, où l'on découvre que ceux-ci étaient vraiment considérés comme des moins-que-rien (on pouvait virer quelqu'un de son travail juste parce qu'il était gay, certains états condamnaient l'homosexualité....), sa disparition a eu comme l'effet d'un choc auprès des homosexuels.
La dernière partie du documentaire est consacrée au procès de Dan White, qui tua Harvey Milk et le président de San Francisco de l'époque dans un accès de folie. Et on découvre avec sidération qu'il ne sera condamné que 5 ans pour avoir commis deux meurtres, mais peut-être est-ce qu'avoir tué un homosexuel était une manière d'alléger la peine d'avoir supprimé le maire, jugeront ses partisans...
Plus qu'un documentaire politique, c'est vraiment le portrait d'un homme "différent" qui se sera battu pour faire changer les idées reçues sur les homosexuels, et qui est très réussi.