Alors oui, ce film je l'ai déjà vu. Nous l'avons tous déjà vu. C'est Starship Troopers, c'est Edge of Tomorrow, c'est Aliens, bref c'est tous ces films réunis dans un emballage de 2021. Un emballage qui sentait sérieusement la merde, car The Tomorrow War est l'une de ces nombreuses œuvres de gros studios à avoir été fourguée à Amazon Prime. Le géant du streaming ayant récemment acquis une purge du doux de nom de Sans aucun remord produite par Paramount (le studio derrière The Tomorrow War), j'avais très peur de revoir une catastrophe filmique dont nulle ne pourrait tirer quoi que ce soit.
D'une part je ne me suis pas trompé. Ce film est franchement mal écrit. Le scénario est tellement peu inspiré que j'aurais pu m'endormir durant les premières 20 minutes. Les personnages sont sans intérêts et leurs conflits (familiaux) sont d'un pathétique. Chris Pratt m'a d'ailleurs bien eu, j'ai presque cru qu'il jouait. Sacré Chris !
Mais le plus con, ça reste quand même l'idée de base du film. Ça n'a aucun sens :
Mdr ! On perd la guerre, mais on a encore un dernier joker : une machine à voyager dans le temps. On va jamais expliquer comment on l'a créée, par contre on va dire qu'on ne peut aller qu'en 2022, comme ça on a une excuse pour ne pas devoir aller tabasser les monstres au début de l'invasion. Et pour les recrues du passé, on va pas s'emmerder : on prend tout le monde. Fonctionnaires, scientifiques, ancien militaire devenu prof d'école, tout le monde. C'est forcément comme ça qu'on va gagner, non ?
Et pourtant, malgré ces défauts qui auraient ruinés bon nombre de films, The Tomorrow War a aussitôt volé mon cœur lorsque les personnages se retrouvent dans le futur. Là, fini la réalisation plate, les dialogues chiants et l'ennui total. Les gens tombent et se fracassent sur des immeubles, les extraterrestres (au design improbable mais efficace) tirent des pointes osseuses qui empalent les soldats amateurs, l'armée bombarde ce qu'il reste d'une ville en décombres, etc. Le réalisateur Chris McKay s'en donne à cœur et s'éclate comme un gosse avec ses scènes d'action. C'est brutal, c'est explosif, c'est massif, ça parait souvent réel. Une énorme surprise sachant que l'individu n'avait réalisé qu'un seul long-métrage qui ne m'avait pas du tout impressionné, le médiocre Lego Batman : Le film (oui c'est un avis impopulaire, mais je m'en fous).
Et alors que je me disais que la séquence de la ville c'était franchement pas mal (notamment après une splendide course-poursuite dans une cage d'escaliers), le film renchérit et aligne d'autres séquences phénoménales : la capture brutale d'une "reine" extraterrestre (bonjour Starship Troopers) suivie d'une escapade bourrée d'action puis d'un assaut final sur une base maritime, scène virant quasiment au cataclysmique. Des moments épiques où je n'ai pas pu m'empêcher de gueuler de joie tant le spectacle était divertissant et décomplexé.
Et finalement, énorme surprise : le troisième acte n'est en fait pas du tout celui que je pensais être. The Tomorrow War recycle alors La Chose pour nous proposer un final qui m'a explosé les neurones : Chris Pratt balançant une motoneige à la gueule d'un extraterrestre géant avant de lui régler son compte au corps-à-corps, le tout accompagné de JK Simmons qui passait par là (va bien te cacher, Aliens). Alors oui, j'ai gueulé. J'ai gueulé fort. C'était beaucoup trop beau pour rester silencieux. Quel bonheur !
Alors oui ça reste très con. Oui l'idée qu'un gosse fan de volcans aide les héros à gagner à la fin c'est une bonne grosse idée de merde. Oui le sidekick rigolo on s'en serait vraiment passé. Oui la relation père-fille des 2 personnages principaux aurait clairement pu être mieux faite. Oui c'est un film qu'on a déjà tous vu. Mais bon sang... il lui a défoncé la gueule avec une motoneige !