The Tree of Life par Gustavo
Au moment de la sortie de The Tree of life j'avais déjà vu de Malick La Ligne rouge et Le nouveau monde. J'avais donc vu deux de ses films quelques années avant la sortie de The Tree of life (TTOL), mais mon intérêt pour le cinéma n'était alors qu'à son balbutiement, c'est donc sans faire attention au réalisateur que j'ai découvert TTOL. Je me souviens avoir vu sa bande annonce plusieurs mois avant sa sortie, dés lors j'ai attendu avec impatience la sortie du film. En effet la bande annonce m'avait profondément touché, elle me donnait et me donne encore des frissons (je pense que La Moldau de Smetna et Funeral March de P Cassidy, les deux morceaux que contient la bande annonce, permettent de transcender cette dernière). Ainsi c'est avec un enthousiasme certain que je me suis précipité au cinéma la semaine de sa sortie. Je n'avais pas résisté à la lecture de critiques avant d'aller le voir, ces dernières variées beaucoup, pour certaines le film était nul alors que pour d'autre c'était un chef d’œuvre, ce qui ne faisait que renforcer ma curiosité.
Lorsque je suis sorti de la salle, j'avais l'impression d'être dans un autre monde, j'éprouvais un sentiment difficile à exprimer, j'étais ébahis, j'avais l'impression de voir les choses autour de moi avec un nouveau regard. Bref j'étais touché. C'est l'un des seuls films, voir le seul avec L'Aurore de Murnau, Requiem Pour un massacre de Klimov et Paris, Texas de Wenders qui m'a touché au plus profond de moi même. Ce sont vraiment des films qui m'ont marqué et que je n'oublierai jamais. Ils font partie de ces films qui me font comprendre pourquoi j'aime tant le cinéma.
Mais revenons à TTOL, pour être sincère je sais que je n'ai pas saisi toutes les subtilités du film, toutes les scènes car il faut tout de même dire que c'est film spécial, plutôt complexe même tant le réalisateur est unique. Son style est très bien expliqué par Jeff Nichols, qui est un jeune réalisateur (33ans) que j'affectionne beaucoup (il a réalisé Shotgun Stories, Take Shelter et Mud, sur les rives du Mississippi), lors d'un entretien il a dis que Malick « est devenue une sorte de peintre expressionniste, il s'est totalement détaché du récit linéaire, il met à l'écran des images et des émotions, vous ne regardez pas cela en reliant les points, mais si vous prenez un peu de recul sur l'ensemble, il y a cette émotion extrêmement puissante qu'il arrive à traduire dans ses films et personne d'autre ne fait des films comme lui ». Ces propos illustrent parfaitement ce que je pense de l'auteur et TTOL rentre totalement dans cette description. Il exerce une manière différente de faire des films. Manière que j'apprécie énormément tant j'en suis réceptif.
L'histoire du film se concentre sur une famille américaine des années 1960 qui vient de perdre un de ses membres, le deuxième fils. On revoit à travers les yeux de l’aîné sa jeunesse faite de bonheur et de drame avec une mère aimante, un père autoritaire et absent, c'est une allégorie du cycle de la vie avec la naissance de l'univers etc etc.
La réalisation de Malick est aussi particulière, on a l'impression que la caméra vole et ne se fixe jamais comme si elle voulait capter tout ce qui se passe hors cadre, tout saisir. Le film dégage poésie, grâce et beauté. La photographie est somptueuse (comme toujours chez Malick).
Pour finir je dirais que ce film parle de la vie tout simplement et que nous n'avons pas besoin de comprendre pour ressentir, c'est une expérience plus qu'un film. Une expérience qui m'a touché.