Le réalisateur Terrence Malick nous gratifie rarement de son génie, au travers d’une œuvre éclectique qui s’écoule sur cinquante ans de carrière et dix longs métrages. Par ailleurs, si l’artiste reste toujours très mystérieux, son film The Tree of Life, récolte le succès critique mais également la Palme d’Or à Cannes. Conçu comme une épopée métaphorique sur la vie, le film retrace l’histoire en apparence banale d’une famille américaine texane dans les années 50, et l’impact de la cellule familiale sur la vie du petit Jack, l’aîné d’une fratrie.
Par ailleurs, le film explore via un montage parallèle la vie de Jack adulte qui imagine le monde de sa création à aujourd’hui. Les images peuvent parfois rappeler la création dans 2001, l’odyssée de l’espace. Terrence Malick place véritablement son long métrage dans une approche naturiste et réelle, cela se ressent au cadre par le formidable directeur de la photographie Emmanuel Lubezki qui sera de nombreuses fois récompensé dans sa carrière. Car c’est par le détail du vivant - un soubresaut du corps humain, un rayon de soleil, une feuille qui tombe - que la caméra parvient à capturer, que l’on comprend l’aspect “vivant” du film. Rien n’est vain, tout est dirigé par le destin, et la puissante portée religieuse du film appuie ce caractère de l’inéluctable mais aussi de la résilience face aux épreuves.
Véritable arbre de vie qui révèle via ces multiples ramifications toute la complexité de la vie humaine, The Tree of Life est un film touchant qui aborde avec sensibilité l’humain, et tout ce qui l’entoure.