Terrence Malik est semblable à Stanley Kubrick, autre réalisateur unique et indéfinissable.
Un film tous les X années, personne ne sait où il est, ni à quoi il ressemble vraiment .
Tout ce mystère crée forcément une exclusivité et un évènement à chaque annonce d'un nouveau film. C'est un grand timide dira-t-on, mais pour moi, c'est surtout un très grand cinéaste.
Il y a toujours une ligne directrice dans chacun de ses films, celle de la nature et de la grâce, que ce soit les Moissons du ciel, La ligne rouge ou Le nouveau monde, Terry est un homme de sentiments, un philosophe à la recherche du mystère de l'homme et de la vie à travers différentes études anthropologiques. Il n'y a pas de limite dans l'espace ni dans le temps.
Dans The Tree of Life :
Brad Pitt représente un père des années 50, inculquant ses règles fondamentales à ses 3 fils, sa manière d'éduquer les enfants lui vient naturellement, il pense que c'est de la manière forte qu'il faut élever des fils, que la nature humaine est faite ainsi.
Jessica Chastain est la mère, douce et fragile qui protège tout aussi naturellement ses fils, mais c'est par la grâce de dieu qu'elle leurs apprend à respecter l'univers qui les entoure.
Sean Penn est le fils aîné de Brad Pitt dans une Amérique post 9/11 en pleine reconstruction (matérielle, spirituelle...).
L'histoire commence par une lettre, celle de l'annonce de la mort du fils de Jessica Chastain. Une incompréhension pour cette petite famille du Sud, fervents protestants (sans doute). Pourquoi une telle tragédie s'abat-elle sur un innocent?
Ces 3 personnages vont s'entre croiser, se chercher, rechercher une force mystique et divine pour tenter de trouver une réponse à leurs incompréhensions et peut être obtenir une paix intérieur.
Le film confronte une microcosme (famille du sud) au macrocosme de l'univers. "Où étais-tu?" demande la mère qui vient d'apprendre la mort de son fils. C'est à cette question que la longue introduction sur l'univers (le ciel, la mer, la terre, l'espace) répond.
Plus qu'un questionnement sur le deuil et sur les méthodes d'éducation des enfants, ce film est totalement sensoriel, la caméra flotte et nous renvoi en permanence vers le ciel. La musique d'Alexandre Desplat, presque liturgique renforce le sentiment d'être submergé par l'amour et la vie à la fin du film.
- Petit + : Images d'une pureté et d'une beauté exceptionnelle. Une narration particulière propre aux films de Terrence Malik (qui peut en dérouter certains mais qui donne une dimension surréaliste au film). Les silences de Brad Pitt.
- Petit - : Un peu trop long de 30 mins. Sean Penn ne parle pas (à peine). Les dinosaures, mmm.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste BEST OF 2011