Une expérience cinématographique & expérimentale à la fois visuelle et sensorielle
Initialement prévu pour 2010, Terrence Malick préféra se donner un an supplémentaire pour peaufiner son oeuvre, d'où sa présentation en compétition officielle lors du 64ème Festival de Cannes. Pour son 5ème film (seulement), Terrence Malick (La Balade sauvage - 1973 & Les Moissons du ciel - 1979) nous réserve comme rare savent le faire les cinéastes d'aujourd'hui, une oeuvre expérimentale à la fois visuelle et sensorielle. Une oeuvre qui va en départager bon nombre d'entre-nous, affichant presque 140 minutes au compteur (armez vous de patience si vous n'avez jamais vu un de ses films), The Tree of Life (2011) a le défaut de déconcerter le spectateur dès le début du film, pour mieux le satisfaire par la suite (d'où la nécessité de rester jusqu'au bout !). En effet, le film se divise très clairement en deux parties, la première (qui doit approcher les 45 minutes, retrace l'évolution de la vie depuis le big bang à aujourd'hui, alternant les plans dans l'espace et d'autres sur Terre avec des dinosaures). Puis la seconde partie se focalise sur une famille américaine vivant au Texas dans les années 50. On y découvre Jack, un garçon ordinaire qui doit jongler entre l'amour de ses deux frères, celui d'une mère protectrice et d'un père autoritaire, obsédé par la réussite de ses progénitures.
Terrence Malick a soigné son oeuvre, il nous a restitué un film sublimé par des images de toute beauté, où l'onirisme et le lyrisme prennent alors toute leur dimension. Les plans tous plus variés les uns que les autres se succèdent avec plus ou moins de logique, paysages désertiques, nature luxuriante, jungles tropicales, buildings, les plans en steadycam sont sidérants, la caméra virevolte, donnant l'impression d'être en apesanteur, en totale adéquation avec la musique et les ambiances sonores. Alternant entre le présent, le passé et les interventions en voix-off où l'actrice interpelle directement Dieu (le film insiste énormément sur le côté religieux), autant d'éléments qui pourront en lasser plus d'un (d'autant plus que le film accumule les longueurs).
Niveau distribution, on pourra féliciter la prestation de Brad Pitt, ainsi que celle de Jessica Chastain, on regrettera simplement que Sean Penn n'apparaisse pas plus souvent (devant se limiter à de brèves apparitions).
Une expérience cinématographique (véritable OFNI) à vivre au moins une fois, que l'on soit un aficionado ou non du cinéaste (un réalisateur talentueux mais peu prolifique, c'est tout de même désolant).