The Tree of Life par Fwankifaël
Voilà une oeuvre déroutante, déconcertante. Pour commencer, la moitié du film n'a rien à voir avec l'intrigue qui n'en est d'ailleurs pas une. On a l'impression qu'il n'y a ni commencement ni fin dans cette succession d'images (sublimes), de musiques (peut-être excessivement superbes mais elles ont au moins permis d'en garder plus d'un éveillé dans la salle obscure) et de courtes réflexions délivrées à un frère, un fils défunt.
Le topo? Simplissime. L'enfance difficile d'un enfant ; un père dur sans être excessivement violent ; une mère dévouée et aimante ; deux frères cadets qui sauveront notre héros. Le tout en deux heures et quart de film, quatre dialogues et deux longues séquences quasi mystiques à la portée scénaristique difficilement pénétrable...
Un film ésotérique donc. Au delà d'une spiritualité revendiquée et d'un scénario fondé sur l'image, la réalisation reste de grande qualité de même que le jeu d'acteurs, remarquable de réalisme. On balance ainsi entre des visions très subjectives et intimistes, comme vécues de l'intérieur, de cette famille, et des séquences interminables constituées de constellations, de nature, de paysages préhistoriques et autres délires visuels.
Cet arbre cinématographique n'est pas pour tout le monde. Si on en sort pas déçu et lassé, on en sort au moins sceptique et partagé. Pour ma part, j'estime que si ce film semble voué à un public bien particulier de mystiques et de camés, il a au moins le mérite de nous proposer une oeuvre à part entière. Et une sacrée expérience sensorielle...
le 20/05/11.
PS : le verdict vient de tomber, The Tree of Life de Terrence Malick a reçu la Palme d'Or au festival de Cannes. Surprenant ? Pas vraiment quand on sait que les trois quarts des artistes présents à Cannes sont ou des camés ou des mystiques. Mais cette récompense se justifie a priori (étant donné que je n'ai pas vu les autres films en compétition) puisqu'elle salue une véritable oeuvre d'art (qu'elle nous plaise ou non).
le 22/05/11.
NB (14/08/2014) : The Tree of Life était mon premier Mallick