Après La Ligne Rouge, Terrence Malick continue sa démarche de longs métrages spirituelles, et avec The Tree Of Life il atteint un niveau supérieur et unique. Si ce film plaira grandement au puriste du cinéma de Malick qui y verront l'apogée de sa conception, d'autres seront rapidement perdus et y verront ses limites. En effet, The Tree Of Life ne s'adresse pas à tout les publiques. Il s'agit ici d'un voyage spirituel plus que d'un récit linéaire. Il est donc conseillé de connaitre un minimum l'oeuvre de Malick avant de s'atteler à ce film, et surtout de se préparer à un voyage comme aucun autre à travers le mysticisme et la spiritualité.
S'il est difficile d'exposer l'histoire de ce film, on peut tout de même dresser une esquisse simplifié de synopsis. The Tree Of Life est l'histoire d'un deuil. Le second fils d'une famille de trois enfant décède à l'âge de 19 ans, probablement à la guerre. Cette affreuse nouvelle plonge son frère ainé dans une grande mélancolie qui le fait se replonger dans son enfance entre un père dur et froid et une mère simple et gracieuse. Ainsi, la majorité du film se regardera comme un album de souvenirs d'une enfance narré par des voix off typiquement Malickienne, c'est à dire à la limite de la prière.
Mais alors que l'intrigue se pose doucement, Malick ose faire un tour de force des plus osés du cinéma: Pour inscrire son histoire dans une forme d'universalité de l'histoire humaine, il remonte jusqu'à la création de l'univers et offre au spectateur une exceptionnel retrospective de la vie sur fond d'une transcendante musique d'opéra. Biensur, au premier visionnage cette longue dizaine de minutes vous paraitra peut-être difficile à apprécier mais c'est là que le film se lance réellement.
Comme d'habitude chez Malick, la mise en scène s'attarde sur la beauté e chaque plan. Cependant, ici, le réalisateur visionnaire atteint un tout autre niveau et touche la perfection à chacun de ses plans. Le milimétrage des mouvements donne une impression de souvenirs pensés, et la simplicité de la small town américaine permet d'entrevoir le propos aussi complexe que profond développé ici par Terrence Malick. Coté distribution, Sean Penn exprime parfaitement la mélancolie de son personnage, perdu dans un downtown symbole d'un monde capitaliste sans place pour la nature. Brad Pitt remplit lui aussi son rôle avec brio mais c'est Jessica Chastain, dans la peau d'une mère aimante, symbole de beauté et de grâce, qui tient le long métrage en remontrant aussi convaincante qu'habité par son personnage.
The Tree Of Life pourra être qualifié de bien des manières mais si les avis divergent, il reste évident qu'il s'agit de l'apogée d'un style unique. En partant du postulat que le spectateur apprécie le cinéma Malickien, The Tree Of Life est un excellent long métrage sans demi-mesure à l'identité visuelle et narrative tout à fait singulière. Il saura plaire aux spectateur à la recherche d'une expérience philosophique d'une absolu beauté.