Sorti en 1998, avant la diffusion en France des premières émission de télé-réalité, "The Truman show" est un film précurseur, qui derrière son vernis de comédie parodique, propose une analyse pertinente et amère des dérives médiatiques contemporaines.
Le scénario d'Andrew Niccol est bien construit, on découvre le quotidien de Truman au milieu de ses concitoyens, se doutant peu à peu que quelque chose cloche, mais sans savoir quoi.
Quant au spectateur, s'il sait immédiatement que le héros est filmé, il se demande quels sont les tenants et aboutissants de cette situation absurde.
Et au bout d'une heure de film, le film apporte alors ses réponses, par le biais de l'interview de Ed Harris, qui dévoile toutes les coulisses du show, servi par quelques belles idées de mise en scène.
Idéalement, on aurait pu imaginer être piégé en même temps que Truman, puis soudain découvrir le pot aux roses lors d'un twist de malade! J'imagine que cela posait trop de problèmes en terme de mise en scène et de cohérence globale.
Du côté des comédiens, la distribution tient son rang, malgré une interprétation volontairement théâtrale.
Jim Carrey prouve qu'il est aussi à l'aise dans l'outrance que dans l'émotion, Laura Linney est impeccable en épouse artificiellement parfaite, tout comme Ed Harris en docteur Frankenstein mégalo, ou Noah Emmerich en meilleur ami ambigu.
En revanche, Natasha McElhone ne me séduit toujours pas spécialement.
On regrettera simplement une tonalité très "américaine", un peu manichéenne et pas toujours très légère dans le traitement des émotions.
Par ailleurs, le montage aurait sans doute gagné à être un peu plus nerveux.
Quoi qu'il en soit, Peter Weir signe une fable inspirée et fascinante, dont l'impact est hélas moindre avec un regard contemporain, depuis que la télé-réalité a envahi nos écrans.
A cet égard, ma note aurait probablement été plus élevée si j'avais découvert "The Truman Show" au moment de sa sortie.