Après trois ou quatre visionnages au lycée, je n’ai pu retenter l’expérience que huit ans après. Trop peur de me sentir stupide d’avoir chéri ce film durant tant d'années. Peur de constater qu’il n’était pas aussi renversant. De me rendre compte qu’il ne parlait qu’à cette ado tourmentée que j’étais. Ou peur que ce ne soit qu’un vieil amour de jeunesse.
Par bonheur, non.
Il s'agit définitivement d'un bon film. Les acteurs sont justes et émouvants. Rien à redire sur la réalisation et les différents plans (clin d'oeil particulier pour la double vision). L’histoire pourrait sembler un peu lente ou monotone pour certains. Mais le paroxisme de The United States of Leland est sans conteste dans ses dialogues.
Merde ces répliques me tuent ! On ne se prend pas uniquement une claque monumentale, mais plutôt une grosse leçon de vie et on renforce sa perception du monde. Chaque phrase, chaque mot, chaque pensée soufflait par Leland est d’une sagesse, d’une justesse rarement égalée…
Matthew Ryan Hoge ne fait pas du cinéma dans son seul et unique long métrage mais nous livre plutôt une éducation. Nous donne une idée du monde tel qu'il le perçoit, tel qu'il l'a aperçu en enseignant dans le milieu carcéral. Et surtout tel qu'on devrait l'apercevoir.
Décidément The United States of Leland continuera à me hanter. Si je devais choisir un film qui définirait la vie, ce serait celui-ci.
Le problème ? Il ne parlera probablement qu'à peu de personnes. Et confirmera la théorie de Leland sur la division du monde. Deux catégories de personnes : ceux qui pensent que la vie est acceptable malgré la tristesse qu'ils se refusent de voir; et ceux qui vraisemblablement la voient.