Et dans la nuit, un bruit, un son, un larsen, un vestige du passé, une quête, une aventure.
J'ai eu l'impression de naviguer dans un nouveau genre, entre le thriller, la science-fiction, un film d'auteur, un drame. La réalisation est comme la nuit, une entité mystérieuse, intimiste, pénétrante.
Projeté dans une ville fictive du Nouveau-Mexique, on suit une opératrice téléphonique et un animateur radio ambitieux, qui rêvent, tout deux, de quitter une ville qui a si peu à offrir que le premier match de basket de la saison où la ville toute entière se retrouve.
Tout paraît à la fois si réaliste, et complètement absurde. Le passé de cette ville se résumant à une histoire partagée par tous les habitants : celle d'un tamia ayant rongé un fil électrique et fait sauter les plombs d'un gymnase, probablement de longues années en arrière.
Et puis surgit un son, une fréquence, une distorsion. Une enquête commence alors. D'où vient cette fréquence radio ? Est-ce un message ? Un présage ? Une farce ? Une présence.
S'installe doucement un sentiment d'oppression. On s'attend à voir surgir toutes les vieilles rengaines cinématographiques du message intercepté par deux anonymes, l'invasion militaire, la mise en quarantaine des habitants, la théorie conspirationniste. Et parfois, il y a un peu de ça...Le temps d'une phrase, d'un dialogue entre les deux protagonistes.
Mais rien de tout ça n'arrive. On se laisse prendre et surprendre. Le film est une dimension dans laquelle nous sommes projetés et on avance au même rythme que la caméra. Le mystère se disperse et s'épaissit. Et au moment où on semble avoir trouvé le chemin du savoir, tout disparait, ou presque.
Reste un sentiment étrange. Pas de rencontre du troisième type. Il y a quelque chose dans le ciel...
On se sent décousu, perdu. Et on divague...comme cette critique. Il y a quelque chose dans le ciel...mais le jour ne viendra pas pour l'éclaircir.