Un curé (ultra bien roulé, et 80% du film torse nu... on en aurait un comme ça à l'église, on serait au premier rang tous les dimanches) est maudit par une vieille relique chinoise : il se transforme en vélociraptor et tue tout le monde, en n'oubliant pas de se mettre sur la tronche avec un gang de mafieux et des ninjas. Oui, Velocipastor est turbo-débile, et le sait. C'est bien un film estampillé "grindhouse", une comédie légèrement trash qui abuse des gags complètement idiots (
le contrechamp "VFX de voiture en feu", le curé est en robe moulante orange fluo au ras des fesses, le curé qui met tout son cœur dans un discours vibrant et les ninjas qui regardent leur montre...
À peu près tous les gags nous ont eu), qui n'hésite pas à se moquer des mécanismes du nanar (le curé au milieu d'une forêt américaine qui dit "Ah ! La Chine !" : voilà, on est en Chine. Ou encore le combat final qui sent le parodique assumé à mille mètres, et fonctionne !), et qui, on ne se l'explique pas, est vraiment très bien filmé. Non, vraiment, on a beau savoir que le budget est estimé à la bagatelle de 35 000 dollars (avancés par un ami de la belle-mère du réalisateur), que personne n'est vraiment pro sur ce tournage, que toute la promo ressemble de l'extérieur à une série Z vraiment nase (le slogan sur l'affiche n'a aucun rapport avec le film, et c'est voulu), non vraiment, impossible d'y croire, devant des plans très bien faits (en qualité 4K en plus...), des acteurs qui s'éclatent comme des fous et sont contagieux dans leurs délires, des idées brillantes pour faire passer les problèmes budgétaires dans des gags (tout ce qui est cheap, moche, mal truqué ? On ne le cache pas sous le tapis, on s'en moque avec le spectateur). Ainsi le curé qui est "mi-dinosaure" est un gars avec des gants d'électricien taille XL dont on se contrefout de cacher la délimitation sur les avants-bras, ainsi la
tête arrachée du méchant
est celle d'un mannequin mais sur laquelle on a collé des gros sourcils (parce que c'est "le méchant à gros sourcils"), ainsi les flashbacks avec les acteurs qui ont juste une grosse perruque... C'est brillamment débile, alors on a enchaîné les fous-rires, tout en sachant qu'on ne pourra le recommander qu'à un public extrêmement réduit, mais ceux-là même auront droit à une messe d'enfer ! PS : on a eu une pensée compatissante pour l'acteur principal qui a dû remettre ses lentilles de serpent dans le bon sens toutes les deux minutes, car on a acheté exactement les mêmes, et si vous clignez des yeux, elles se mettent naturellement à l'horizontale : ou comment passer de Dino-Man à Chèvre-Man. On fait confiance à l'équipe de ce Velocipastor pour nous pondre des suites, on achète. Et en attendant de pouvoir importer un DVD de cet OVNI (aucune édition française... On ne sait pas s'amuser), on a déjà mis un papier "VFX du DVD Velocipastor" dans notre bibliothèque.