(Micro Critique Flash à chaud)
Je ne critiquerai pas le film scénaristiquement parlant (Si vous avez lu le titre de cette critique, c'est suffisant) pour que vous arriviez, comme moi, devant the Villainess en sachant uniquement qu'il avait reçu un plutôt bon accueil à Cannes (Hors sélection officielle, de mémoire). Je me concentrerai donc sur l'aspect technique:
Quand j'ai vu la première scène en POV, j'ai eu un peu peur, j'me suis dit "Ho, non, m*rde, le mec a vu Hardcore Henry, ça lui a plu et il va nous en faire bouffer à toutes les sauces"...
Alors non, je vous rassure, passées ces premières minutes (plutôt bien gérées, au passage), la POV se résumera à quelques petits plans rapides au milieu de scènes d'action... On n'est pas dans l'excès, les allergiques aux jeux FPS peuvent souffler.
Mais le film conserve malgré tout dans ses phases de bourrinage un rythme ultra dynamique (la caméra qui tremble et bouge À MORT) et des plans parfois très stylisés pour des scènes d'action à l'habitude plutôt épurées, lisibilité oblige... Un combo donnant naissance à un résultat que certains pourront qualifier de vomitif....
Essayez de passer en vitesse x2 des scènes de combats pieds-poings filmés à l'épaule dans un bus qui roule à vive allure avec une lentille fisheye, vous allez comprendre votre douleur. Manquerait plus qu'on rajoute des panoramiques verticaux à 180° pour qu'on se retrouve la tête en bas, tiens...
Des symptômes proches, j'imagine, de ce que décrivent ceux qui ont essayé les casques de réalité virtuelle.
Mais il n'empêche que même si l'histoire reste assez classique et convenue (vous comprendrez rapidement les grandes lignes de tout ce qui va se passer dans les 30-40 premières minutes), le long-métrage reste plutôt prenant malgré quelques longueurs.
Certaines transitions sont très réussies,
je pense notamment à une scène à moto où on devine que certains plans ont été tournés sur une remorque, d'autres sur de véritables motos, et tout semble s'enchaîner sur une seule prise grâce à un habile jeu de montage (grosso merdo toujours les mêmes combines que celles employées habituellement dans les scènes de POV et que vous avez pu voir dans Hardcore Henry pour simuler des plans séquence [comme dans Birdman]).
On remarquera aussi que les femmes sont ici plutôt crédibles dans les scènes de baston et de gunfight, ce qui n'est pas toujours gagné d'avance quand on engage une actrice (castée avant tout pour être photogénique et/ou talentueuse dans son domaine) et non pas une championne de MMA ou une ceinture noire.
Bref, un film assez esthétique (parfois à l'excès, au détriment de la lisibilité, limite prétentieux),technique quand on le regarde avec l'oeil d'un réalisateur de films d'action (qui n'a pas le budget des Avengers derrière lui, qu'on s'entende bien!) et dans l'ensemble plutôt captivant, mais loin d'être exempt de défauts. Si on me dit que c'est le 2ème film d'un jeune réal' (ce qui semble être le cas), je dirai chapeau et tant pis s'il a eu la main un peu lourde sur les effets de style. Mais si on me dit que c'est un baroudeur qui en est à son 15ème film d'action, je serai alors beaucoup moins clément, un travail par moments assez grossier et inutilement tape à l'oeil.
Je peux tout à fait comprendre les notes assez variables entre 4 et 8 sur 10 que le film se coltine actuellement. En ce qui me concerne, ça oscille entre 6 et 7. Vu la "médiocrité" de cette année cinématographique (à mon humble avis, selon mes goûts perso et de ce que j'ai pu en voir à l'heure actuelle...), ça part sur un 7... Mais d'ici quelque jours, ça se transformera peut-être en 6...