Après la standing ovation en séance de minuit à Cannes et les critiques très virulentes qui ont rapidement suivi, The villainess est devenu le cœur d'un gros buzz pour ses folles séquences d'action. Le genre de film qu'on va découvrir entre crainte et excitation... Et comme souvent, le résultat se situe entre les deux réactions excessives.
Comme j'avais eu des retours très négatifs, je m'attendais au pire, genre deux morceaux de bravoures en début et en fin de métrage et 1h55 de parlote mélo entre les deux. Heureusement le film est plus rythmé que ça avec même une première heure assez soutenue qui laisse ensuite place à une partie plus comédie romantique qui embraye sur le film de vengeance bête et méchant.
Le gros défaut vient en fait de ce scénario inutilement alambiquée et bordélique, bourrée de rajouts inutiles (le flash-back sur le tatouage ?), de morts qui ne le sont pas et qui reviendront sous forme de twists inachevés et de péripéties compliquées pour rien (pourquoi les méchants les méchants libèrent-ils l'héroïne ? Le vieux dans son lit d’hôpital ?). Comme d'hab avec ce genre d'intrigue, au bout d'un moment on ne cherche plus à comprendre pourquoi untel et untel se trahissent les uns les autres. Vraiment dommage. Le mélange des genres est assez curieux mais ne passe pas si mal quand on est habitué au cinéma asiatique, et coréen en particulier, avec ses scènes de violence extrême et pour le moins sanglante qui alternent avec des passages mignons tout plein avant de basculer dans le tragique là aussi typiquement asiatique.
et vas-y que l'amoureux et surtout la fille de l’héroïne meurent dans une explosion sous les yeux de celle-ci !
Reste donc ses séquences d'action désormais fameuses, genre croisement entre Hardcore Henry, Alfonso Cuarón et Tsui Hark. Soit des plans-séquences bourrées de raccords numériques plus ou moins subtils et réussis. Le sentiment est là aussi mitigé à causes de certains tics de réalisation trop systématiques et gratuits (tremblements exagérés, caméra trop frénétique dans ses déplacement). D'un autre côté, difficile de ne pas jubiler devant la virtuosité et l'ambition du concept qui a du être un sacrée casse-tête lors du découpage.
Ça commence fort par une grosse baston façon Old Boy en caméra subjective (un couloir et des douzaines d'adversaires). Pas forcément crédibles puisque les ennemis placés de chaque côté de l’héroïne n'attaquent jamais en même temps mais le résultat en jette pas mal quand même, juste un peu trop long dans la partie salle de gym. Ça continue par quelques combats à l'arme blanche sanguinolents et pas toujours très lisibles pour finir par une poursuite en moto bien enlevée avant de se calmer jusqu'au long final qui culmine dans sa folle lancée finale, un nouveau gros (faux) plan-séquence qui se déroule sur plusieurs dizaines de kilomètres. La aussi, par moment pas très compréhensible mais c'est assez grisant dans plusieurs phases comme lorsque l'héroïne plante sa hache dans le capot de sa voiture pour mieux se préparer à sauter sur le bus où se trouvent une demi-douzaine d'adversaires.
Alors, certes, ça ne fait pas un film et l'action est elle-même de qualité aléatoire mais ça mérite quand même son coup d’œil, même si beaucoup risque de trouver ça vain, grotesque et poseur à souhait.