"The Violent Kind", à sa sortie, s'est forgé une réputation de gros délire mêlant énormément de genres. Au début, on jurerait presque s'être trompé de film car on se retrouve au beau milieu des rues ensoleillées avec des motards bien gras qui s'envoient en l'air, se castagnent avec des implications dans le trafic de drogue en toile de fond. Le petit côté "Sons of Anarchy" (série que je n'ai jamais vu car, malgré toutes mes tentatives, je n'arrive pas à accrocher sur la durée) est respecté selon ceux qui l'ont vu mais lors d'une fête avec du rap en fond sonore, les choses finiront par dégénérer. C'est bien connu, les motards, tous vêtus de vestes de cuir, sont de fervents adulateurs de Snoop Dog, de The Game, de Slim Thug et autres.
Les Butcher Brothers sont des réalisateurs avec plein d'idées et veulent mêler énormément d'influences qui les ont marqués. Résultat : "The Violent Kind" finit par devenir un bourbier qui mélange tout et n'importe quoi sans parvenir un seul instant à créer son propre style. De la première partie Sons of Anarchy, on bascule dans un produit bâtard à mi-chemin entre Resident Evil et L'Exorcisme. Quoiqu'un peu étrange, cette partie est assez radicale dans sa violence et pourra même causer des frissons à plus d'un vu à quel point l'actrice est totalement impliquée dans son rôle. Mais alors que l'on se dit que finalement, ça commence à devenir intéressant, on dévie sur la dernière partie mélangeant Lynch et Tarantino. Là encore, il y a à boire et à manger et c'est bien dans le côté lynchien qu'il faudra en tirer du positif avec ces personnages déjantés. Mention bien sûr au très malsain Vernon tenu par un acteur plus que convaincant.
Mais encore une fois, la sauce ne prend pas et verse dans le n'importe quoi. Le trip psychédélique n'est pas un problème dans l'absolu, sauf que l'on ne peut s'empêcher de trouver qu'il y a un couac car les Butcher Brothers semblent hésiter entre trame linéaire et wtf pur et simple. On en arrive à un simili Donnie Darko qui nous gratifiera d'une fin bâclée qui apporte plus de questions que de réponses. Le concept était badass, certaines séquences sont bien foutues. Hélas, à trop mélanger les genres, le film se transmute en un produit caricatural bouffant à tous les râteliers.