Même si je n'ai pas vu beaucoup de ses films, pour moi, Night Shylachose (no offense, mais quand je dis son nom on dirait que j'essaie de chanter la makarena avec 3.5 grammes d'alcool), c'était quand même pas Jo le Clodo en ce qui concernait le film d'épouvante. Et pourtant ce film est si peu original que j'ai l'impression que n'importe qui aurait pu le réaliser.
Ca n'en fait pas un mauvais film : les personnages d'enfant sont plus réussis que d'habitude, le film se suit sympathiquement... mais guère plus.
Tout commence avec un bon parti pris des familles : la caméra subjective. Nous suivons en effet la jeune héroïne de l'histoire qui documente sa semaine de vacances chez ses grand parents, avec deux caméras, dont l'une est souvent utilisée par son frère.
Et alors là attention, quand je vois comment filment ces enfants, je me dis que dans 10 ans ils vont humilier Nolan, Kubrick et autre Tarkovski. Tout est censé être spontané, et pourtant tout transpire le calcul au millimètre près. La jeune fille est incroyable : elle pose la caméra à l'arrache (voire la lance), et finit toujours avec un plan parfaitement composé, montrant clairement l'action, respectant ridiculement les règles de cinéma les plus basiques... (oups, les deux tiers un tiers, j'ai pas fait exprès, mais ça tombe bien). Même quand elle est en danger de mort . Yep. C'est un peu comme si je mettais des tubes de gouache dans mes fesses et que je créais par accident La Joconde en faisant caca. Ok, je ne suis pas le maître des comparaisons, ne me jugez pas.
Quand au garçon, eh bien c'est pareil. Quiconque ayant filmé quoique ce soit dans sa jeunesse (heureusement qu'Internet n'était pas si répandu à l'époque, le monde ne doit pas savoir), verra en 3/4 de secondes que ce jeune homme ne tient pas plus la caméra que sa sœur (tournure étrange).
Bref, débuter avec un parti-pris aussi radical (ça a déjà été fait, mais ça reste radical), et ne pas s'y tenir, ça n'est pas hyper engageant pour le spectateur. En tout cas en ce qui me concerne ça m'a fait pas mal décrocher.
Du coup, je passe sur toutes les péripéties du film, l'alternance ultra calculée de scènes qui font peur mais en fait non, de scènes qui font peur mais en fait oui, ou encore sur le fait que les jump scare sont vraiment la marque d'un manque d'inspiration total... En dépit (ou à cause ?) du respect des règles classiques du genre et une certaine qualité formelle, le film nous endort peu à peu jusqu'à l'obligatoire "twist" final. Et alors là mes amis, vous m'auriez dit que Nadine Morano préféraient les Krisprolls aux Craquinettes, j'aurait été plus intéressé.
Franchement, après le "en fait tout était un rêve", la pire fin possible c'est bien "en fait ils étaient fous... parce qu'ils étaient vraiment fous", nan ?
Le film contient peut-être plusieurs niveaux de lecture, comme réussissait à le faire très bien "Mr. Babadook", ce faux film d'horreur que j'avais beaucoup aimé. On le sent, le thème de la famille est omniprésent, on a bien l'impression qu'il y a un récit sous-jacent... Mais non, au final pas la moindre émotion, tout retombe à plat.
Bref, pas un mauvais film d'horreur en soi... Mais pour l'originalité, on repassera des chemises.
Ne me jugez pas.