Les animaux qui parlent c'est rigolo. Surtout quand le chien est affectueux et que le chat est un connard, comme en vrai. Le corollaire qui en découle, c'est que ce film est rigolo. Y a un mec qui parle à ses animaux, son chat tire la tronche en permanence en disant des vacheries. Un lolcat ambulant. C'est rigolo, point. Si vous n'êtes pas d'accord, alors je ne sais pas si vous trouverez le film drôle. Pas que ce soit la seule note d'humour, mais ça joue quand même un peu. Y a aussi Ryan Renolds qui joue vachement bien le mec qui vit dans sa bulle et qui galère à paraître "normal" auprès des autres. Il joue aussi les animaux qui parlent (tout comme son comédien de doublage français, excellent). Le personnage n'a peut-être pas d'ami réel, mais avec ses amis fictifs il se marre bien.


C'est bien là que le film arrive à changer de registre : on a beau s'amuser des scènes chez Ryan Renolds, on se dit qu'elles sont quand même la conséquence d'un sacré problème chez ce pauvre homme. Le film joue bien là dessus et nous dresse un portrait assez touchant de ce grand malade. J'en regrette d'autant plus ce générique de fin punchy qui est sensé nous faire sortir de la salle en ayant la banane, alors que le contexte ne s'y prête pas. Comme s'il ne fallait retenir du film que ce qu'il a de comique, alors que c'est pas trop vrai. Je regrette également que l'on ait du mal à sentir les pulsions du personnage. On nous dis qu'elles sont là, mais on ne les constate pas vraiment. On voit le grand maladroit qui ne sait pas trop ce qu'il doit faire, on voit moins le mal en lui.


Les images m'ont bien plu. Cette omniprésence du rose fluo dans le lieu de travail donne l'impression d'une douceur artificielle que la société imposerait à ses citoyens pour les apaiser. Un monde faux où tout serait beau et mignon jusqu'à la nausée. Sauf que le rose, c'est aussi la couleur la plus proche du sang après le rouge. Et bim, un virage "film d'horreur". La mise en scène de ces passages là fonctionne très bien, un chouette pastiche des slashers. La musique, le cadre, les jeux de lumière, les plans sur le chat, tout y est. C'est énergique, c'est chouette. Cela donne un bon film, drôle et intéressant malgré un petit temps mort à un moment et un générique de fin bien fait, mais inapproprié.

thetchaff
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015 et Watching Challenge 2015

Créée

le 14 mars 2015

Critique lue 454 fois

5 j'aime

thetchaff

Écrit par

Critique lue 454 fois

5

D'autres avis sur The Voices

The Voices
Oneiki
7

Miaou to that!

Attention, OCNI ! Vous l'avez compris, cet acronyme désigne un film étrange, brillant, décalé et pour le moins hybride. J'en veux pour preuve sa double sélection au Festival International du Film de...

le 5 févr. 2015

75 j'aime

The Voices
magaliiw
6

Un trio infernal

Un trio infernal Un scénario pertinent et bien ficelé au casting habilement établi ainsi qu'une réalisation à l'esthétique gracieuse et stylisée font de The Voices un film étrangement singulier. Ce...

le 25 mars 2015

64 j'aime

25

The Voices
Vivienn
5

An Awful Mind

Étonnant de retrouver la bédéiste-réalisatrice Marjane Satrapi à la tête de ce projet comique-horrifique américain – c’était loin d’être une évidence au regard de son parcours, mais finalement The...

le 11 mars 2015

45 j'aime

7

Du même critique

Seven Sisters
thetchaff
5

On aurait dû faire un calendrier à 5 jours

Des mini-divulgâcheurs se sont glissés dans cette critique en se faisant passer pour des lignes normales. Mais ils sont petits, les plus tolérants pourront les supporter. Seven Sisters est l'exemple...

le 2 sept. 2017

95 j'aime

9

Matrix Resurrections
thetchaff
6

Méta rixe

Cette critique s'adresse à ceux qui ont vu le film, elle est tellement remplie de spoilers que même Neo ne pourrait pas les esquiver.On nous prévenait : le prochain Matrix ne devrait pas être pris...

le 27 déc. 2021

73 j'aime

3

Zack Snyder's Justice League
thetchaff
6

The Darkseid of the Moon

Vous qui avez suivi peut-être malgré vous le feuilleton du Snyder Cut, vous n'avez sans doute pas besoin que l'on vous rappelle le contexte mais impossible de ne pas en toucher deux mots. Une telle...

le 19 mars 2021

63 j'aime

4