Quand le génie Robert Zemeckis se lance dans le biopic, c'est pas pour faire dans la dentelle. Il adapte sur grand écran la fameuse traversée illégale du funambule français Philippe Petit qui, en 1974, traversa les deux tours du World Trade Center sur un fil, l'occasion pour le réalisateur américain de se surpasser de nouveau dans la mise en scène et d'utiliser une fois encore la 3D pour sublimer tout ça.
Défiant comme toujours les limites de l'espace et des techniques d'effets visuels, le réalisateur de Beowulf nous embarque dans une folle épopée narrée comme une fable intimiste, commençant comme un candide coming-of-age et finissant comme un film de casse déjanté. Mixant les genres tout en s'appuyant sur une linéarité exemplaire, Zemeckis ne perd jamais son spectateur, le guidant par le biais de son interprète principal, interprété par le brillant Joseph Gordon-Levitt, à travers une narration époustouflante.
Pour rester dans les termes dithyrambiques, jamais la 3D n'a été aussi bien utilisée et à bon escient, l'effet de profondeur étant mis ici à disposition pour accentuer le vertige du spectateur le plus aguerri et le faire vaciller en bonne et due forme. Usant d'un imaginaire débordant, explorant les recoins de chaque cadre pour émerveiller et impressionner, Zemeckis n'en n'oublie pas de proposer une histoire passionnante, presque fantastique, d'un homme et de son rêve, d'un rêve et de ses limites, de ces limites dépassables pour en affronter d'autres.