Déjà relaté dans l'excellent documentaire Man on Wire, l'incroyable exploit accompli par le funambule Philippe Petit en 1974 (la traversée des Twin Towers en équilibre sur un fil) se voit mis en images par le cinéaste Robert Zemeckis qui avait déjà tâté du récit biographique avec son moyennement convaincant Flight.
Centré sur la préparation de cet événement remarquable, The Walk étonne dans un premier temps par le ton adopté. Loin de se poser en film réaliste et au sérieux professoral, le long-métrage de Zemeckis choisit clairement le chemin de la fable, mêlant représentation un brin fantasmée de la France (même si pour une fois, elle correspond un minimum aux années évoquées), humour bon enfant et suspense digne d'un film de casse, aspect déjà présent dans le documentaire de James Marsh.
Souhaitant visiblement encourager le spectateur à croire en ses rêves, Robert Zemeckis atténue les traits les moins appréciable de Philippe Petit, le rend plus espiègle et sympathique, fait l'impasse sur les amitiés brisées tout en ne zappant pas pour autant ses relations parfois conflictuelles. Dans un français impeccable, Joseph Gordon-Levitt incarne avec talent ce personnage haut en couleur, dominant sans peine un casting agréable mais pas toujours très bien exploité.
Davantage feel-good movie que retour réaliste sur les exploits de Petit, The Walk bénéficie bien entendu de la mise en scène incroyable de Robert Zemeckis, jetant tout académisme aux orties pour nous offrir un spectacle rythmé, furieusement attachant et vous collant un vertige de tous les diables grâce à une utilisation pertinente de l'outil 3D. Une belle réussite qui aurait mérité un bien meilleur accueil en salles.