À voir ce film on se demande réellement si Zemeckis cherche à raconter l'exploit de Philippe Petit ou s'il n'a pas plutôt d'abord pensé aux tours du world trad center puis trouver un sujet pour les aborder. Car sur la traversée il existe déjà un excellent documentaire(le funambule) qui retrace toutes les étapes de cette folle aventure. Dans ce doc est présent toute la folie de Petit, qui est totalement passionné parce qu’il fait, il est dingue et tyrannique avec ceux qui l'entourent. Tout est loin d’être aussi lisse que dans le film, même si Zemeckis montre parfois la double face de son personnage c'est nettement moins présent que dans le documentaire. Qui lui arrive à montrer cet homme au fort pouvoir d’attraction ce qui n'est jamais présent dans la fiction de Zemeckis.
The walk est loin d’être un excellent Zemeckis, maintenant il se regarde sans désintérêt, mais ne passionne pas franchement non plus. Le passage français est comme dans tous les films américains, c'est un alignement des clichés habituels. Paris et sa vie romantique ou tout le monde vie une vie de bohème. Il ne manque que l’odeur du bon pain sortant de la boulangerie pour parfaire le tableau de la France pittoresque comme l'imagine l’Amérique. C'est une fois de plus une France de carte postale que l'on montre dans un film américain, mais bon on a l'habitude.
Si Zemeckis a une réelle attirance pour les images de synthèse, il aurait pu éviter certaines choses comme le traitement hideux du visage de Joseph Gordon-Levitt, dont la peau est effroyablement lisse. Il ressemble à ces vieilles bonnes femmes qui se sont faites lifter 35 fois. L'acteur est d'autant plus moche qu'il est affublé d'une perruque ridicule. Les monologues de Joseph Gordon-Levitt sur fond vert ne sont pas hyper bien sentis, et l'illusion que veut créer Zemeckis marche mal, le trucage numérique saute aux yeux, il fait mal à la rétine. Pour le reste des effets spéciaux il était difficile de faire autrement que de recréer en images de synthèse les tours détruites en 2001, c'est plutôt réussi et surtout bien mieux intégré à l'image que dans les passages où seul Joseph Gordon-Levitt est face à la caméra. Le final qui suit le funambule sur son fil donne carrément le vertige, les plans de Zemeckis sont bien choisi et rendent parfaitement cette sensation de hauteur. C'est le point fort du film auquel il manque tout de même plus d'implication dans les personnages, ce qui était pourtant l'un des atouts majeurs de Zemeckis dans ses meilleurs films, mais il semble qu'il ait perdu cet élément en cours de route.