Dix ans qu'on l'attendait, qu'on n'y croyait plus. Pourtant le revoici au cinéma : le grand John Carpenter, tentant de se remettre à niveau après son plus que mitigé Ghosts of Mars. Il revient donc avec un nouveau film fantastique cette fois-ci situé dans un asile psychiatrique féminin des années 60 où une jeune héroïne (la starlette montante Amber Heard, plutôt convaincante) va lutter à la fois contre des médecins bourrus, un esprit vengeur mais également contre elle-même, notre blondinette ne sachant finalement plus vraiment si elle est folle ou non.
Si la comparaison avec le tout récent Sucker Punch est évidente, la tournure plus fantastico-horrifique que prend naturellement Big John éloigne son film des frasques visuelles de Zack Snyder et de son scénario alambiqué. Dans The Ward, Carpenter revient à une sobriété discrète voire même touchante, le metteur en scène ne voulant en aucun cas faire un retour en trombes et préfère se la jouer simple pour un long-métrage de commande dont il n'a ni écrit le scénario (mis en pages par les frères Rasmussen, deux illustres inconnus) ni composé la musique.
On reconnait bien évidemment la patte du réalisateur dans ses décors cloitrés en huis-clos, sa façon de filmer avec fluidité et délicatesse une histoire fantastique old school et son climat étouffant, le film se rapprochant de méfaits tels que Fog ou encore Prince des Ténèbres. Toutefois, ce 18e long-métrage manque cruellement d'originalité, ce bon vieux John se contentant de tout simplement mettre en boîte un énième slasher fantomatique, banal et sans réelle surprise.
Quelque peu répétitif dans sa forme, se calquant parfois sur le Gothika de Kassovitz, le film déballe ses maigres moments de frissons sans panache, faisant sursauter de temps en temps le spectateur jusqu'à un twist-ending assez prévisible. Ainsi, The Ward s'avère très sympathique mais reste bien en deçà des précédentes œuvres de John Carpenter.