The Ward - L'Hôpital de la terreur par BlueKey
Un fantôme tueur rôde dans les couloirs d’un asile d’aliénés… malgré le classicisme évident de sa trame, utilisant un revirement vieux comme le genre fantastique, le scénario de « The Ward » aurait pu permettre à John Carpenter de réaliser un très bon film et nous offrir son grand retour par la même occasion.
Le huis-clos, la rébellion du personnage principal, la paranoïa et la folie, mais surtout la présence d’un être déshumanisé qui tue de sang-froid, autant de motifs chers à l’auteur, présents dans le film, et pourtant… absents. Le cinéaste semble rester à la surface des choses, et nous montre un enchaînement d’actions, offrant de ci de là quelques sursauts. La faute à un montage lourd, trop rythmé, noyé sous une musique assourdissante. On notera justement que Carpenter n’en est pas le compositeur. Or, c’est probablement le montage et la musique qui font de « The Ward » un divertissement impersonnel.
Comme si Carpenter avait oublié les instruments de SON cinéma d’horreur, sa manière de poser des ambiances, d’installer une tension, voir une terreur, grâce à l’utilisation judicieuse des silences, de la musique, des ombres et de la profondeur de champ. Attention, concernant l’image, on sent que le cinéaste est bien derrière la caméra et qu'il n'a pas totalement perdu la main : la photographie et le découpage sont de toute beauté. Les comédiens font correctement leur travail (mention spéciale au Docteur Stringer, Jared Harris). Seulement, le film s’oublie aussi facilement qu’il se regarde.
Mais à voir les derniers travaux de son confrère italien Dario Argento, Carpenter n’a pas à rougir de son « The Ward », qui, s’il n’est pas son meilleur film, n’est peut-être pas son pire pour autant. Ne reste plus qu’à attendre le prochain, ou à revoir « The Thing ».