Bus stop.
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le 3 févr. 2013
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On sort de ce "The We and the I" un peu écartelé entre la modestie de l'approche et la pauvreté du résultat. Beaucoup de bonnes idées du point de vue de la théorie, puisque le film se considère comme une illustration de la notion de dynamique de groupe appliquée à une population de lycéens, dans un bus du Bronx qui se vide peu à peu. On sent également derrière ce projet la volonté d'allier une certaine rigueur théorique à une forme très libre. Mais force est de constater que les ambitions louables de Gondry s'écrasent assez violemment sur le caractère anecdotique de leur réalisation... C'est très très pauvre, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, et le charme propre à un tel projet n'opère à aucun moment.
Il y a pourtant tellement à dire sur l'effet de groupe, cette forme d'aliénation collective qui fait que l'affirmation de soi ne peut pleinement s'épanouir qu'en ensemble réduit... Mais Gondry passe un peu à côté de son sujet en délivrant un flot ininterrompu de dialogues plus ou moins jeunes, plus ou moins creux, sonnant plus ou moins juste. Trop de micro-récits, trop d'effets dans tous les sens (ou pas assez pour un film signé Gondry, je suppose) : l'idée est bonne sur le papier mais en pratique, cette suite ininterrompue de discussions est extrêmement fatigante. C'est une fuite en avant qui n'aboutit sur rien de véritablement pertinent. La tendresse et la cruauté paraissent artificielles, l'espace social restreint qui intéresse Gondry n'est pas suffisamment exploité. À la fois trop simple et trop lourd, c'est à mon sens un petit échec dans sa tentative de capter la réalité effervescente des jeunes new-yorkais en quête de repères. En terme de cinéma "réaliste" et axé sur la jeunesse, on peut très facilement trouver mieux ailleurs. Au hasard, pour citer une pépite méconnue parmi des milliers : "Cent jours après l'enfance".
(Avis brut #55)
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Réalisateurs de choix - Michel Gondry, Top films 2012, The city that never sleeps, Avis bruts ébruités et Cinéphilie obsessionnelle — 2016
Créée
le 18 févr. 2016
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