En adaptant la pièce de Samuel D. Hunter, Darren Daronofsky filme une trajectoire inverse à celle de Requiem for a dream et suit la rédemption de Charlie, un homme obèse en fin de vie, et celle de ses proches. Sous la forme d’un huis-clos, le film nous plonge dans les pulsions morbides et les peurs les plus destructrices (haine de soi, deuil impossible, ressentiment, peur de l’abandon, peur des autres…) avant de faire émerger, quand on pense qu’il n’y a plus d’espoir, la lumière. Brendan Fraser, en christ obèse, apporte la bonne parole à une société américaine que l’on devine en aussi mauvaise santé que lui : oui, on peut avoir raté sa vie mais être quelqu’un de bien. En faisant jaillir l’empathie et l’amour au sein d’un enfer personnel, le film fait la synthèse de la filmographie de Darren Aronofsky et invente l’évangélisme-trash. Si l’expression « la lumière au bout du tunnel » était un film, ce serait The Whale.