Question : Benny Chan est-il resté dans cette période qui comprend cette fin des années 80 et la première moitié des années 90 ? Nan parce que The White Storm a tout l’air de sortir de cette époque avec un peu plus de moyen que la moyenne des polars sortis de ladite époque.
Je ne sais trop quoi en penser. Y a cette espèce de générosité explosive période 86/94 (ou 87/93, tout dépend des puristes) mais en même temps, le film porte sur lui les tares d’un cinéma qui ne s’embêtait pas avec les détails. Tiens, prenons ces hélicoptères (ceux des méchants) qui débarquent avec leur sulfateuse, c’est uber-stylé, ça défouraille dans tous les sens mais dans l’action exposée c’est quelque peu débile. La fille du boss, le bad guy chevelu/poils de cul est prise en otage ! Une sulfateuse ça tire dans le tas. C’est nawak les mecs. C’est disproportionné. Arrêtez vos conneries, c’est pas la kermesse. Déjà qu’on n’est jamais à l’abri d’une balle perdue mais là, c’est le pompon !
Pas terrible non plus cette scène de course-poursuite qui suit la suite de ce carnage volant. Benny Chan, c’est THE potentiel et il n’en fait pas grand-chose. Tant pis. Sinon, l’idée de maintenir Berg Ng hors de la caisse est plutôt pas mal. Le reste, ça manque de réelle tension haletante.
Et puis arrive la fameuse scène de la falaise, le vrai premier point d’orgue du film, même s’il y en a eu des moments chauds avant. Ce qu’on ne sait pas à cet instant alors qu’une décision au dilemme cornélien doit être prise, c’est que le père Benny va faire prendre un virage à son récit. Chose plutôt intéressante mais une chose qui entrainera des décisions scénaristiques qui laissent à désirer, notamment dans la crédibilité de son entreprise.
Là encore, on se retrouve dans ce cinéma d’une autre époque qui se fiche ouvertement que les évènements, prises de positions des personnages et j’en passe puissent paraitre le plus souvent invraisemblables voire stupides. Tiens, un peu comme le coup des sulfateuses super gratuit, uber-kiffant, v’là-ti pas que le trio Nick/Sean/Louis froisse de la carrosserie, comme ça, de façon totalement gratuite enchainé d’un "Alors ? La femme, les enfants, le chien, comment va ?". Mouais.
A part ça, OK, on a pigé l’hommage à Une balle dans la tête, comme on a pigé que Benny empruntait pas mal de chose à ce film précis, comme il le fera en toute fin de ce film-ci, rappelant au passage d’autres Woo comme son dytique A Better Tomorrow.
Yep ! Benny est toujours ancré dans cette période passée où il joue son "heroic bloodshed hard boiled" (délocalisé, une partie seulement comme ça pouvait se faire) qu’il a zappé de mettre en scène à l’époque, mais ne gommant nullement les défauts attenants aux prod’ du "c’était mieux avant" pour certains.
Du coup, on l’a ce climax final où l’amitié retrouvée se lancera dans un gunfight tapageur, et où les corps encaissent les balles jusqu’à plus soif de sang, le tout rythmé par : https://www.youtube.com/watch?v=ROZ_113ndBU
Mitigé. La moue.
Le postulat de départ donne à voir. Y a de bonnes choses, même dans le nawak décomplexé. La dernière partie reste grossière. Il y a une continuité dans l’intrigue qui est mal amenée. Après c’est cool parce que dans l’ensemble c’est plutôt bien mise en scène, bien interprété et puis ça se flingue mais bon… dans cas précis, je ne sais si j’ai envie de voir un film de notre époque pastichant les films d’avant.
Sinon autre question : Nick a-t-il vraiment emballé un ladyboy... (http://www.japalangblog.com/wp-content/uploads/2013/12/poyd_nick_01.jpg) ?
http://made-in-asie.blogspot.fr/2015/05/the-white-storm-narcotic-back-to-future.html