Into the Woods.
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Non mais vraiment, y en a une ? Bon aller, j'arrête mon char, le titre de cette oeuvre n'est pas mensonger. Il y a bien une vilaine adoratrice de Satan dans ce film.
Elle a même des copines...
Mais on la voit pas beaucoup quand même...
Synopsis ultra bref : une famille de colons se retrouve expulsée de la plantation où elle s'était établie et se voit contrainte de bâtir une seconde demeure sur des terres sauvages et "occupées." Pour vous la faire courte, y a une vieille dame exhibitionniste qui vit dans les bois près de la ferme. Il apparaît donc comme évident qu'elle a l'intention de se présenter à ses nouveaux voisins et de leur faire profiter de la vue.
Je m'amuserai bien à vous résumer l'intrigue mais très honnêtement, vous n'avez qu'à regarder La Chasse aux Sorcière (The Crucible, 1996) vous mettez tout ça dans un huit-clos perdu au fin fond de la pampa et vous ajoutez une bonne dose de surnaturelle présentée à grands coups d'imagerie judéo-chrétienne :
Ils aiment vraiment les chèvres et les boucs quand même...
Voilà, je pense qu'on a fait le tour pour le scénar.
Vu le contexte et l'époque dans lesquels s'inscrit l'histoire, je n'ai évidemment aucun reproche à faire concernant l'imagerie mentionnée ci-dessus. Au contraire, la reconstitution, les costumes et le niveau de langue employé tout au long du film (en VO en tout cas) sont tout simplement formidables. La photographie et le score ne sont d'ailleurs pas en reste. Enfin, si vous aussi vous ne supportez plus toutes les machines à jump-scare, sachez que vous ne craignez rien ici. Il y en a bien un ou deux qui traînent quelque part, mais ils ne sont pas employés à outrance, ni à mauvais escient.
Les acteurs campent très bien leur rôle, ça faisait longtemps que je n'avais pas complimenté de très jeunes acteurs, mais les enfants ici jouent vraiment très bien selon moi et ne m'horripilent que lorsqu'ils le doivent. Et surtout, les héros partagent mon amour inconditionnel des chèvres, chose qui me les rend éminemment sympathiques. Donc voilà, côté atouts je pense que tout est dit, si ce n'est que la fin est plutôt surprenante. Que vous l'aimiez ou non, on peut au moins lui reconnaître une touche d'originalité.
Malheureusement, ça ne fait pas tout. Traitez moi de conformiste si ça vous chante, mais quand un film s'intitule "La Sorcière", je vous avoue que je m'attends quand même à la voir plus de dix minutes sur un film qui en fait quatre-vingt dix. Tiens, qu'entends-je? Une remarque sur le titre? :
J'entends bien que l'ami Robert fait un pied de nez au spectateur, histoire d'indiquer que la vraie sorcière en devenir c'est Thomasin (AKA la fiancée de Jésus), mais faut peut-être pas pousser mémé du haut du Mont Fuji non plus. Moi je voulais une sorcière bien moche, bien sale, bien contorsionniste, comme un vilain mouton-consommateur (chèvre?) et j'ai juste vu une mémé nudiste téter une chèvre (décidément). Certes, elle dévore les jumeaux juste après, mais c'est pas glorieux tout de même."
D'autant plus que les scènes où on voit la bougresse sont assez efficaces. Prenez un conte pour enfant qui vous a bien terrifié quand vous étiez plus jeunes, et imaginez-vous certains passages remis aux goûts du jours, grâce à la magie du cinéma moderne. C'est bon, vous visualisez?
On parle bien de manger des enfants en ragoût, hein. On voit quand même la vieille cannibale piler de la bidoche de bébé pour son souper.
D'autre part, je trouve que ça pêche un peu niveau rythme. Cela commence plutôt bien et, comme à l'accoutumé, on vous présente la "bête" de prime abord. La famille subit son courroux assez rapidement, puis calme plat pendant une grosse demie-heure. Pour information, le but n'est pas vraiment de faire peur ici, mais plutôt de mettre le spectateur mal à l'aise et de lui faire ressentir cette impression d'isolement perpétuel qui afflige nos héros. Sans compter que les héros en question entretiennent des rapports peu conventionnels. Ce n'est pas un mal en soi d'ailleurs, mais il n'était pas nécessaire de trop insister sur ce point et on gagnerait à explorer un peu plus côté surnaturel.
Cela dit, sans que le film n'ai à rougir de quoi que ce soit visuellement, je ne pense pas que le budget qui lui était aloué frisait les hautes sphères Hollywoodiennes. Y a des choses qui trompent pas. Ceci explique peut-être cela donc, mais je n'en reste pas moins sur ma faim.
Sans faire d'allusions supplémentaires à nos amis à cornes, je conclurai simplement en disant que "The Witch", comme tant d'autres, est un film dont le potentiel est évident, mais reste à exploiter.
P.S : J'ai finalement décidé de modifier ma note après un second visionnage.
Créée
le 4 juin 2016
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