McKee fait ici un film dans la continuité de son May, avec toujours un style bien à lui, à ainsi filmer au plus près, avec une tendresse adolescente, des personnages sensibles et complexes durant leur plongée dans l'horreur. Et si on reste ici dans une dimension intime, on perd un peu de la subtilité de May. A l'image de l'hôte de Visitor Q de Miike, la femme sauvage du titre révèle les dysfonctionnement et l'horreur ordinaire de cette cellule familiale trop propre sur elle pour être honnête. Et avec elle, les dérives de la société au sein de laquelle elle évolue (et à ce niveau-là, on ne va clairement pas dans le bon sens). Et comme Visitor Q, l'irruption de cet élément extérieur va libéré des choses plus profondes, comme la misogynie et la démence latente du père (et là encore, on retrouve en lui pas mal des connards de l'Alt-Right américaine).
Juger, comme l'on fait certains, que le film est lui-même misogyne relève ainsi de la connerie : si il torture l'image féminine et la féminité même, c'est pour mieux en révéler la force, et montrer combien le machisme et la logique patriarcale n'ont rien ni d'acquis, ni de naturel, et ont tôt fait de vriller, dès qu'ils se sentent menacer, dans cette violence qui n'est, en fait, que leur seule force face à celle, primaire, naturelle, de la femme.