Il faut vivre pour manger.

Décidemment, Florence Pugh adore se placer dans des situations pour le moins compliquées.

Après s'être fait piégée par une secte et puis avoir été emprisonnée dans une matrice, la voilà partie en mission dans la campagne irlandaise en tant qu'infirmière employée par des personnes à la morale plus que douteuse.

Mais qu'est-elle allé faire dans cette galère ?

Au début en regardant la bande-annonce, je croyais que ça allait être un film period-drama et fantastique. Le film penche plutôt du côté period-drama.

C'est un superbe film contemplatif que réalise Sebastián Lelio en adaptant le roman de Emma Donoghue.

Je salue surtout le travail sur la photographie quasi-picturale de Ari Wegner. La majorité des plans sont très larges. Je pense qu'ils seraient mieux mis en valeur dans une salle de cinéma.

La reconstitution de l'Irlande en 1862 est très réussie. En partie grâce au costumes, la robe bleue que porte Florence Pugh me fait penser aux robes qu'on voit aussi dans Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma.

L'ambiance est très sobre et austère. Les dialogues entre les personnages sont toujours aux plus simples. Pas une ligne ne dépasse. Le jeu des acteurs restent tout en retenue.

D'ailleurs, comme vous pouvez le deviner grâce à l'affiche, le coeur de l'histoire repose surtout sur la relation entre Lib (Florence Pugh) et Anna interprétée par la jeune Kíla Lord Cassidy qui se révèle ici.

Cette ambiance et ce rythme m'ont aussi fait penser à Hostiles de Scott Cooper qui ne traite néanmoins pas du tout du même sujet.

Si vous avez vu aussi, Disobedience de Lelio, vous retrouverez la même thématique de la rigueur religieuse qui n'est pas juive cette fois mais catholique. Et qui devient ici quasi-fanatique. C'est quand même curieux que Sebastián Lelio qui est un réalisateur chilien s'intéresse d'aussi près à cette partie de la culture anglo-saxonne.

Juste un mot sur les parties introductives et conclusives: À part pour faire une mise en abîme à quoi servent-elles ?

Je le conseille à tous ceux qui aiment les films aux styles contemplatifs.