Aronofsky nous offre encore un tableau troublé et troublant de l'humain, lascéré entre pulsion de mort et pulsion de vie, amour et haine, bref, l'homme déterminé par son désir voire ravalé au rang de la bestialité.
Dans Requiem, on prend des drogues pour s'auto-dépasser et passer à la TV, fantasme d'une société hypocrite et consumériste, dans The Wrestler c'est l'autre côté de cette société : on est chez ceux qui vous prépare un bon divertissement ultraviolent, avec du sang qui jaillit de partout, qui dégouline le long de l'échine de Ram, qui vous fai rêver, vous spectateur, car c'est vous qui commandez, vos désirs sont des ordres. Cette demande constante de violence, dans une société ou l'ordre "règne", est comblée par la violence audiovisuelle (cf Tesis d'Amenabar) ou mieux, par la violence spectaculaire des combats de catsh (des combats de toute sorte, d'ailleurs, on pourrait voir dans le 'duel' politique présidentiel, un besoin identique mais intellectualisé-, d'ailleurs ce modèle vient des Etats-Unis, ;p).
Dans The Wrestler, on suit le quotidien d'une star de catsh des années 80, RAM (le Bélier), mais qui vingt ans plus tard, commence à tirer la langue après le big show, ou bien à se bourrer de médoc pour pouvoir continuer à montrer ses biscottos et ses biceps devant des spectateurs en furies, quemandant toujours plus de violence, d'ultraviolence devrait-on dire. Les catsheurs on des 'trucs' des astuces ravir ces gens-là : rasoirs planqués dans la combi, on s'ouvre le front, de manière à ce que le sang jaillisse plus vite. Toute une méthode de mettre en scène l'ultraviolence. Le point culminant du combat, le moment ou les "Ram Ram Ram Ram culminent, (ça devient le fantasme commun, d'assister au coup du bélier, et les cris soulignent le désir à vif) est le coup du bélier, prouesse physique pour un quinquagénaire au coeur en mauvaise santé.

Après la lumière, l'obscurité, après la gloire, la souffrance : Ram dans les vestiaires, sanguinolent, est comme éteint, bête de foire usée et de plus en plus essouflée. D'ailleurs, son manager le paie de moins en moins : comme un vieux cheval de coursevqui ne galope plus assez vite. Fac au mur, le bélier, (on le voit en gros plan, puis dans un plan large), immobile et debout, s'écroule "comme une pierre".
Et là, on se demande, mais pourquoi continue-t-il de faire ça ? De se bouffer la santé pour apporter ces messieurs x et y leur dose d'ultraviolence ?
Parce qu'il ne sait faire que ça, et surtout, parce que c'est une drogue, la célébrité. Isolé, fâché avec sa fille, ses tentatives pour renouer les liens resteront sans appel : l'humain qui est en lui a était trop mangé par l'"autre", l'animal..le Bélier. C'est vrai quoi, qui voudrait avoir un bélier pour père ? Renié par sa fille, repoussé par la femme qu'il aime, il n'a plus d'autre solutions que de retourner catcher pour retrouver une "utilité sociale".
Mansfield
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le 12 mai 2013

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