Dans The Yards, James Gray nous plonge dans les coulisses sombres et corrompues des chantiers ferroviaires du Queens, où trahisons et luttes de pouvoir rythment la vie des protagonistes.
Ce thriller sombre repose avant tout sur une esthétique soignée et des interprétations marquantes. Joaquin Phoenix, dans le rôle de Willie Gutierrez, irradie l’écran avec son charisme et une intensité qui tranche avec la fadeur de son partenaire Mark Wahlberg (Leo Handler), monolithique dans un rôle pourtant central. Mention spéciale également à James Caan, dont la présence apporte une profondeur bienvenue à un récit souvent trop prévisible. L’ambiance de The Yards évoque les classiques du cinéma de gangsters, avec une photographie léchée qui capte l’essence des quartiers ouvriers et un sens palpable de la fatalité.
Malheureusement, le film peine à dépasser les limites d’un scénario convenu. Les ficelles narratives, comme le décès soudain d’Erica Soltz ou l’étrange négligence des autorités à surveiller la famille de Leo, affaiblissent la crédibilité de l’histoire. Ces raccourcis scénaristiques sapent l’engagement émotionnel, tout comme les performances inégales. Ellen Burstyn et Charlize Theron, pourtant talentueuses, semblent sous-exploitées, leurs personnages manquant de consistance.
En somme, The Yards brille par moments grâce à ses choix esthétiques et les prestations de quelques acteurs, mais son manque de surprises et ses facilités narratives empêchent le film de se hisser à la hauteur des œuvres auxquelles il aspire. Une expérience mitigée, qui suscite plus de frustration que d’enthousiasme.