Après avoir été agréablement surpris par « Melancholie der Engel » (avec des réserves sur l’idéologie du film), me voilà plongé au cœur des ténèbres du cinéma allemand, en compagnie du sulfureux Marian Dora. Par chance, les films du monsieur sont facilement trouvables (y compris sur YouTube), pas besoin de débourser des fortunes dans des DVD super underground hors de prix. C’est donc avec l’esprit ouvert et une pleine envie d’émerveillement macabre que j’ai entamé « The Yearning of Maria D. »


Franchement, c’est toujours aussi réjouissant comme cinéma, c’est du pur bis dans la grande tradition de ce qui se faisait dans les années 70, on pense notamment aux légendaires productions Eurociné. Moi qui suis très client de l’œuvre de Jess Franco, je perçois immédiatement l’influence sur le cinéaste d’outre-Rhin, cette manière d’instaurer une ambiance et de l’étirer au maximum dans des séquences érotiques et macabres. Alors évidemment, tout le monde ne peut pas avaler ce genre de film, pas tant pour les scènes trash, mais bien parce que tout est centré sur l’ambiance, le film ne raconte pas vraiment grand-chose.


On suit donc Maria D, une jeune et jolie jeune femme attirée davantage par les morts, que les vivants. Elle se met en tête de ramener un squelette humain dans son appartement afin d’entretenir une relation d’amour avec lui. Voilà. Autant le dire tout de suite, il ne se passe pas grand-chose, la voix off de Maria nous explique sa vision des choses, on la suit dans ses rituels à la bougie, avec le crâne de son « amant » …


C’est un pur film d’ambiance comme Jess Franco en faisait dans les années 70, avec un talent formel qui ne se dément pas, toujours aussi bien réalisé et bien monté, surtout au vu du budget. Le seul bémol du film, c’est le filtre 8 mm sur les passages du voyage de Maria en mer Égée, le filtre est de piètre qualité, il aurait été préférable qu’il ressorte sa Vidéo 8 pour obtenir un effet similaire et plus authentique.


Concernant les scènes trash, faut être prêt à voir des trucs peu communs… Parce que, évidemment, Maria est complètement givrée, donc fait des trucs de givrée, comme par exemple se masturber avec un os de phalange ou de fémur, péter sur le crâne (???), pisser sur le crâne (????), déféquer sur le crâne (???????). Ne me demandez pas pourquoi…


Pour public très averti, les fans de Jess Franco devraient apprécier.

BaronDuBis
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Marian Dora

Créée

le 5 mars 2023

Critique lue 70 fois

1 j'aime

Baron du Bis

Écrit par

Critique lue 70 fois

1

D'autres avis sur The Yearning of Maria D.

The Yearning of Maria D.
RENGER
2

Une étrange histoire d’amour, oscillant entre l'horreur, le romantisme, la scatophilie & l’urophilie

Lors d’un voyage en mer Égée, Maria, qui vit recluse, se retrouve comme fascinée par la morbidité et la religiosité des habitants d'une île des Cyclades. Marian Dora (Cannibal - 2006) réalise ici un...

le 29 avr. 2022

1 j'aime

3

Du même critique

Sisu - De l'or et du sang
BaronDuBis
3

Tarantinade finnoise

Une tarantinade finnoise dont la seule originalité est de mettre à l’honneur– par la métaphore de l’irréductibilité du guerrier - l’insoumission de la Finlande à tous les empires totalitaires (URSS...

le 23 mai 2023

18 j'aime

8

Nope
BaronDuBis
3

Faussement énigmatique et structure narrative bancale.

Je suis abasourdi par l’engouement autour de ce film, qui apparemment, serait le dernier chef d’œuvre en date. « Intelligent » ; « Profond » ; « Critique radicale » ; etc.Le plus amusant, ce sont les...

le 27 août 2022

8 j'aime

3

Alucarda
BaronDuBis
9

El diablo del bis mexicano !

«Alucarda» de Juan López Moctezuma (accessoirement producteur de quelques films du grand Jodorowsky) est une des bobines culte du cinéma bis mexicain. Le moins qu'on puisse dire est que cette...

le 17 sept. 2021

8 j'aime