Je suis allée voir "Lady Macbeth" (pourquoi diable, les français ont traduit le titre de ce film en "The young lady" ?!!!), dans mes conditions préférées : après avoir bossé à la bibliothèque de la Sorbonne toute la matinée, satisfaite de moi même, ayant alors besoin d'une récompense, entre midi et deux comme un encas et cerise sur le gâteau nous n'étions que deux dans la salle de cinéma; un vieux monsieur à l'air gentil et moi un rang en dessous.
Déjà, en regardant l'affiche, sans même lire le synopsis, je salivais déjà... Rien d'étonnant pour l'amoureuse des films drama en costume d'époque que je suis. Puis j'ai lu le résumé et j'ai été intriguée.
Le film a commencé et déjà, dès les premiers plans, j'ai su que j'étais parfaitement au bon endroit, au bon moment.
Les plans sont magnifiques, les lumières, les décors, les costumes et ce silence ...
Il semblerait que ce "Lady Macbeth" soit le troisième film du réalisateur anglais William Oldroyd. Et bien, ce monsieur a un don pour filmer le silence et les paysages venteux à souhaits !
En regardant la toile, j'avais l'impression au début du film de voir une espèce de "Crimes et châtiments" combiné aux "Hauts de Hurlevents". Et étant, en quelque sorte, spoilée par le titre et sa référence à la pièce de Shakespeare, je croyais savoir plus ou moins à quoi m'attendre sur le déroulement de l'histoire de ce film...
Je n'avais pas tout à fait tord, mais je n'avais pas tout à fait raison non plus ! Katherine (Aaaah cette bonne Catherine Earnshaw) est une femme comme je les aime ou plutôt une héroïne comme je les aime. Contrairement à "Crimes et Châtiments" où j'étais un peu blasée de la culpabilité exacerbée (même si je la comprenais) du protagoniste, Katherine agit pour elle même et ne s'excuse jamais. Ici, il n'y a pas de place pour l'éternel film (ou livre) avec le sujet de la mal mariée qui est la pauvre victime d'un monde patriarcal injuste etc etc... Non, Katherine agit (certes, la demoiselle n'y va pas de main morte et je ne prône pas l'apologie de ses actions rondement bien menées hein) pour son bonheur et sa liberté. Cette femme (un brin) égoïste s'assume tellement que s'en est presque jouissif à vrai dire ! La prestation de cette actrice inconnue, Florence Pugh, aide beaucoup à donner un charisme époustouflant à ce personnage féminin; elle crève littéralement l'écran. Au final, j'ai ressenti, un petit peu la même chose, que lorsque j'ai vu "Gone Girl" de David Fincher : une pleine satisfaction de voir une femme aussi courageuse et audacieuse.
Et puis zut, après l'écriture de cette critique, je passe de la note 7 à 8, parce que "The Lady Macbeth" est vraiment époustouflant !