Le silence est assourdissant dans le paysage isolé de The Young Lady, le premier long-métrage de William Oldroyd. Ce cruel, viscéral et vilainement subversif film d’époque semble tout droit sorti d’une histoire des sœurs Brontë. Un film alarmant qui refuse d’anéantir la peine psychologique et physique bien qu’il y ait une beauté sur mesure pour la mettre en œuvre. Audacieux dans sa forme, son ton et son idéologie, c’est un des meilleurs films de l’année.
Le drame d’Oldroyd s’ouvre avec un mariage, qui force l’adolescente Katherine (Florence Pugh) à prendre la main d’un homme deux fois plus âgé qu’elle. Grossier et méprisant, il est encore plus cruel lors de la présence de son père ajoutant une peine supplémentaire à leur union sans amour. On suit au jour le jour la vie mondaine de Katherine dans le manoir du 19ème siècle : elle se lève, elle traîne sur le sofa et se prépare pour la soirée où elle devra assouvir les désirs de son mari. Un jour, alors qu’elle se retrouve seule dans le manoir, elle entreprend une liaison avec Sebastien, un jeune palefrenier qui travaille sur les terres de son mari. Elle devient vite obsédée par le jeune homme et cette relation se transforme en un catalogue de corruption, la menant à d’affreuses conséquences.
Adapté du roman de Nikolai Leskov datant de 1865...