There Will Be Blood par eiglatson
J’étais quelque peu réticente vis-à-vis de ce film. Je me disais “comment est-ce qu’un film de 2h30 sur le monde du pétrole va pouvoir me passionner?” Et bien, j’ai vite changé mon fusil d’épaule. Le film commence avec une séquence de 15 minutes sans aucune parole. (Allez,trois mots, tout au plus) Pas spécialement accrocheur, dira-t-on. Mais pourtant, quelque chose se passe. Est-ce le charisme de Daniel Day-Lewis ou tout simplement l’histoire qui se met en place, je ne sais pas. Mais on a envie d’en savoir plus.
Ce film sent la poussière, la sueur, la saleté. On a l’impression d’y être, ça pique aux yeux. On se met à aimer/détester Daniel Plainview. Paul Dano nous irrite dans son rôle de fanatique, de soi-disant prophète qui fait des miracles. C’est un joli portrait crachant sur le capitalisme, le rêve américain, la dévotion. Daniel Plainview est riche, oui, mais il est seul. Il ne peut compter sur personne à part lui même.
La dernière scène est splendide. Je n’en dirai pas plus car je ne veux pas vous spoiler, mais c’est du grand art. Le point d’orgue majestueux. La bande originale est également délicieuse. ( partiellement composée par Jonny Greenwood de Radiohead, rien que ça!) Esthétiquement parlant, il y a un très beau travail au niveau de la forme, de beaux plans d’ensemble (logique vu les lieux), des raccords bien trouvés (notamment celui où l’on suit Daniel de dos, et où le décor change complètement). Au niveau du jeu d’acteur, Daniel Day-Lewis est exceptionnel, et Paul Dano également. C’est vraiment un acteur brillant qui a beaucoup de potentiel.