You made my life a happy one
Third Star est un film britannique réalisé en 2010 par Hattie Dalton, avec Benedict Cumberbatch, Tom Burke, JJ Field, Adam Robertson et Hugh Bonneville.
James est atteint d'un cancer incurable. Pour fêter ses 29 ans, ses amis lui organisent une randonnée pour se rendre dans le lieu préféré de James.
Au cours de leur voyage, ils rencontrerons des difficultés techniques, (ré)apprendront à se connaitre, ce voyage sonne comme une quête de soi, mais avant tout comme un adieu.
James se sait condamné, ce voyage est pour lui l'occasion de remettre de l'ordre, de faire table rase afin de partir en toute sérénité.
Ce voyage, c'est son dernier voyage, rien ne compte plus que de faire la paix avec lui-même, et de partager cette paix avec ses amis, afin qu'ils puissent la trouver également.
Ce film est tout simplement bouleversant, dans sa simplicité. Il n'y a pas de fioritures, pas de grandes déclarations sous un tonnerre de violons, il n'y a que la simplicité nue d'un homme qui va mourir, qui ne veut pas mourir, mais qui s'y résout avec humilité; qui veut pouvoir partir en étant certain que ses proches fassent la paix entre eux et avec eux-mêmes, en étant sûr qu'ils iront bien et pourront accepter la fatalité de sa disparition.
Les petites querelles, les non-dits, les incompréhensions prennent dans ces conditions des proportions nouvelles.
On regarde avec tendresse ces amis se retrouver une dernière fois autour de James, qui doit prendre sur lui de comprendre ce que sera sa vie, et ce que sera la vie de ses proches sans lui.
Tout réside dans le fait qu'il doive prendre une décision: peut-il supporter l'idée que ses proches, ses amis, le voient dépérir et souffrir en s'imaginant qu'ils auraient pu faire quelque chose?
Peut-il supporter l'idée de partir dans la souffrance physique et morale que lui infligeront inévitablement sa maladie?
Chaque jour avançant il se rend compte de ce qu'il perd, de ce qu'il ne pourra plus jamais faire, il pense à toutes les choses qu'il ne pourra plus accomplir, alors il ne reste qu'une idée: accomplir une dernière chose, un dernier voyage.
On nous présente ce film comme une comédie dramatique, mais ce n'est pas assez précis. Oui ce film contient des moments de pure joie, dont on ne se moque pas, ce n'est pas comique, et oui il contient des moments qui nous brisent le coeur par leur intensité, on pleure, mais on ne prend pas en pitié, mais si au sens littéraire du terme c'est effectivement un drame, au sens émotionnel, on comprend la beauté dans ces moments, on comprend que ce n'est pas uniquement un drame.
C'est une tranche de vie, de vie au sens le plus entier de ce terme, c'est la dernière fois que James peut se sentir totalement vivant, sans parler du sens biologique de ce mot.
On ne pleure pas devant ce film simplement de tristesse, mais aussi de ces larmes qui disent "je comprend la beauté de cet instant comme j'en comprends la douleur".
C'est ce qui rend ce film percutant, et absolument bouleversant. Sans compter que - encore une fois - Benedict Cumberbatch nous démontre son talent pour ce qui est d'incarner totalement et sans limites le rôle qu'il interprète, les émotions qu'il transmet sont brutes, il arrive à nous faire oublier qu'il joue un rôle.
Chaque film que je découvre de lui me prouve ceci, c'est un acteur au talent formidable.
Il est épaulé ici par des acteurs aussi très bons, ce ne serait pas juste de les laisser de côté, chacun parvient à donner corps à cette histoire.
Je terminerai par dire que la bande originale est aussi excellente, et que les paysages du Pays de Galle ne laissent pas indifférents. L'ambiance des lieux parcourus apporte un plus, indubitablement.
Et je termine aussi par dire que ce film m'a tellement émue que je suis présentement en larmes en écrivant cette critique, au souvenir de ce film. Il m'a réellement mis une claque, une belle et grosse claque qui justifie le fait que je classe ce film dans ma liste des films cultes à ne pas manquer.
Comme d'habitude je vous recommande la VO.
