Situé entre l'excellent Iron Man 3 et le réussi Captain America : le Soldat de l'Hiver, le deuxième film de la phase 2 de Marvel, Thor : le Monde des ténèbres, essaye de rectifier le tir par rapport au premier volet plutôt creux, voire carrément foireux au niveau des scènes d'action. La suite fait mieux, c'est un fait, mais peine à convaincre pleinement tant tout est approximatif. Si on enlève un scénario qui se trouve être d'une platitude monumentale - certes ce n'est pas forcément le point fort des films de Marvel - tout le reste nous laisse quand même de marbre.
Pour commencer, quelques effets spéciaux ratés sont à déplorer. Des passages sont visuellement moches, comme cette scène d'intro aux incrustations loupés. Une scène qui, d'ailleurs, ne sert strictement à rien. En effet, Odin, père de toute chose (Anthony Hopkins) raconte les fondements de l'histoire - qui concerne donc la création de l'univers (rien que ça), les Elfes noirs, la puissance de l’Éther, la cruauté du méchant Malekith, bref pleins de trucs festifs -, pour qu'une heure plus tard, ce même Odin nous re-bassine son histoire, avec un livre tout pourri à l'appui ! On a vu les images au début papy, c'est bon, on est au courant ! Tu radotes !
Côté humour, c'est tout juste sympa. On peut sourire à certains moments à la limite, mais jamais on ne se bidonne car les blagues sont soit consternantes (tiens, je vais balancer mes clefs dans le portail inter-dimensionnel, huhu !) soit "gentilles". Pas un moment d'hilarité, et pourtant on sent qu'ils essayent d'en placer des bonnes. Mais n'est pas Shane Black qui veut les amis.
Ce n'est pas non plus le spectacle offert qui va remonter la pente. Si l'attaque d'Asgard par des vaisseaux spatiaux fait plaisir, ou que la bataille finale est divertissante, le reste s'oublie vite. Rien est explosif ou épique. On est quand même très loin du premier Thor (ceci dit, c'était pas compliqué), mais quand on voit ce qu'il nous est offert dans Avengers ou Captain America : le Soldat de l'Hiver, on est droit d'espérer mieux. Surtout que, chose indéniable, la mythologie et le monde de Thor sont plus intéressants que les autres.
Tout comme Chris Hemsworth d'ailleurs, habité par son personnage, indéniablement le plus classe (peut-être ex-æquo avec Tony Stark) des Avengers. Son capital sympathie reste l'un des arguments les plus solides de ces aventures. De son côté, Tom Hiddelston (Loki) ne démérite pas, bien au contraire. Les voir tous les deux se donner la réplique font partie des excellents moments du film. Une association très buddy-movie, qui ajoute un cachet plutôt cool.
Car c'est aussi ça Thor : le Monde des ténèbres, une diversité de genre bienvenue. Tour à tour romance, buddy-movie, science-fiction ou héroic-fantasy, tout se marie à merveille, l'un ne faisant pas défaut à l'autre. Et se permet quelques passages fabuleux, à l'image de la scène d'enterrement, qui mélange habilement la magie des Harry Potter premier du nom avec un sérieux très Game of Thrones (le réalisateur du film, Alan Taylor, en a réalisé plusieurs épisodes). Tout n'est donc pas mauvais ici, loin de là, car mine de rien, on passe un bon moment, c'est très divertissant. Et c'est un peu la base des produits Marvel.
POUR LES FLEMMARDS : Tout est approximatif : l'humour, les effets spéciaux, les scènes d'action, le rythme, les décisions scénaristique, tout. Un ravissement insipide.
-- Critique également disponible sur Le Ciné des Flemmards --