Précédé d'un premier opus pas foncièrement mauvais mais décevant, seule la bande annonce et son épique morceau d'Audiomachine m'avait convaincu de voir ce film. Et le "God Of Thunder" s'en porte mieux.
Que dire de ce Thor ? Et bien que mise à part une direction artistique soignée et la B.O enchanteresse de Brian Tyler (remarqué entre autre sur la série Terra Nova), le spectacle est plus convainquant que dans le premier opus.
Alors certes, le méchant elfe noir n'est qu'un prétexte pioché dans le réservoir de vilains de Marvel pour sortir de nulle part une faction d'ennemis auxquels nos asgardiens pourront allégrement péter la gueule.
Idem pour la façon dont Natalie Portman se fait infecter par l'espèce de relique/virus rouge qui permet aux méchants de se doper au combat, on sent à plein nez la facilité de scénario. De toute façon, tout le groupe d'humains était à mon sens le point faible de Thor 1, lourdingues et pas vibrants pour un sous ("ah la magie c'est une science..."). L'intérêt de cette réinterprétation des mythes nordiques résidant bien plus dans les mondes de ces dieux, et c'est encore ce background qui tire Thor: le monde des ténèbres vers le haut.
Car le pivot central du scénario est le retour de Loki, que je ne peux omettre dans cette critique.
A vrai dire, de tous les films réalisés sur les Marvel comics, aucun ne se distingue par un méchant charismatique (à l'exception notable de certains X-Men) - ce privilège étant à l'heure actuelle détenu par le Dark Knight.
Loki, frère ennemi de Thor, a pourtant frôlé ce prestige dans le premier film; avec une histoire et des motivations complexes, quel dommage que le jeu d'acteur en ai trop fait, trop exagéré les folies de son personnage.
Une autre déception dans Avengers, où Loki se contente de faire un grand sourire à sa première apparition "ahah regardez comme je suis méchant" et se finir dans le ridicule & pathétique pour sa dernière scène.
Cependant, son rôle se subtilise enfin dans ce film, mettant notamment en scène la haine et l'amour qu'il porte de symbiose pour sa famille, sa frustration d'avoir échoué dans sa mégalomanie et son cœur brisé.
Mais quand bien même, il y a toujours des moments où Tom Hiddleston en fait trop, où son caractère très bavard le fait plus rapprocher d'un gros nuisible plutôt que d'un méchant torturé.
En outre, quelques retournements de situation à son égard sont les bienvenus, et le personnage en sort plus captivant, même si sa prestation d'acteur souffre encore de certaine lacunes.
Si Avengers fut un énorme succès et un spectacle impressionnant, il faut admettre que son scénario se limitait à du gros monster bashing avec de l'humour très bien géré. Ici, l'humour est tout aussi présent, avec quelques bonnes trouvailles (ex: le coup du marteau), et le scénario s'octroie un côté épique / tragique en s'appuyant sur une ambiance et une musique beaucoup plus "heroic fantasy".
Ce qui nous offre un fantastique conte des étoiles bien plus qu'une énième baston géante à New York, et avons que c'est rafraichissant.
Encourageant.