Thor - Le monde des ténèbres par Voracinéphile
Vu le synopsis très vague qu'on nous propose, pas difficile de deviner que ce nouvel épisode de Thor est un bordel sans nom. Brassant des concepts à la pelle, voyageant dans les univers parallèle à volonté au cours de l’intrigue, ce nouveau Thor voit les choses en très grand, se révélant largement à la hauteur d’Avengers. En fait, le film ravira surtout les amateurs de kitsch, qui en prendront plein la vue pendant les nombreuses séquences. Pour le coup, Thor, le monde des ténèbres est un excellent exemple de ce que le cinéma moderne peut donner en termes de bon kitsch (à l’image du récent Hobbit, complètement inepte en termes d’enjeu (ouais, faut reconquérir les terres des nains, en rotant de la bière et en mangeant des frites), mais dont les décors riches et les couleurs chaudes rattrapaient gentiment le niveau. Thor passe un cran au dessus, les décors se révélant tout simplement éblouissant, et la majorité de l’intrigue se déroulant dans les mondes parallèles. Au kitsch merveilleux, on peut rajouter les excellents designs des méchants elfes noirs, qui rappellent l’imaginaire de Del Toro (on pense à Blade II, et dans mon cas aussi aux sentinelles du manga Blame, même si on est loin du cyberpunk). Les designs sont très réussis, et les décors suffisamment soignés pour que le charme du kitsch opère, aux cours de séquences aussi éblouissantes que l’enterrement en barque viking et l’attaque du palais d’Asgard. Dans le cas de Thor, le kitsch compense largement les grosses faiblesses du film, à savoir les acteurs et un humour de blockbuster particulièrement mal digéré. A l’exception d’un seul passage très drôle, on a envie de tuer Nathalie Portman, de lui sortir les intestins du ventre et de… Enfin bref, non seulement elle joue mal, mais en plus son personnage est complètement inutile (c’est un sac à viande, comme la femme de Brian dans Taken 2). Franchement, la faire mourir comme ce à quoi on s’attendait dans la bande annonce aurait été ce qui pouvait nous arriver de mieux, mais… Je n’en dirais pas plus, vu qu’il s’agit d’un rebondissement assez conséquent, qui laissera un goût amer à certains (comme moi) avant de retrouver le sourire juste avant le générique. Et à propos de générique, restez assis, une minute bonus vous permettra de vous taper un fou rire sur Benicio del Toro qui rejoint l’aventure avec un design plutôt audacieux… Thor, c’est donc une très belle bourrinade, qui part en cacahouète complet au cours d’un final jonglant avec les portails dimensionnels, quitte à en perdre une certaine cohérence (en fait, on se retrouve dans un remake de Jumper… Arg !). Enfin bon, on ne s’attendait pas à grand-chose, du coup Thor 2 est une gentille surprise, pas énorme mais correcte, largement au niveau des avengers en tout cas.