Alors que Thor (Chris Hemsworth) s’occupe de ramener la paix dans chacun des Neuf Royaumes, après le désordre occasionné par la destruction du Bifrost (voir Thor, le premier volet de la saga), un nouvel ennemi fait face, Malekith (Christopher Eccleston), qui appartient à une race réputée disparue, les elfes noirs. Cette race vivait avant la naissance de notre monde, dans un univers fait de ténèbres, ténèbres que Malekith projette évidemment de répandre dans tout l’univers, grâce au contact qui s’établira entre les différents mondes à l’occasion de la Convergence, événement qui ne survient que tous les 5 000 ans. Pour accomplir son noir dessein, Malekith a besoin de l’Ether, substance superpuissante qui, par un malencontreux concours de circonstances, est entré dans le corps de Jane Foster (Natalie Portman)…
Qui l’eût cru ? Après le navet intersidéral que Kenneth Branagh nous avait pondu, la saga Thor reprend du poil de la bête… La réalisation de la suite a été confiée à Alan Taylor, réalisateur de quelques (bons) épisodes des deux premières saisons de Game of Thrones, et qui a participé à de nombreuses séries (il a également réalisé une perle méconnue : The emperor's new clothes). Il en a gardé une certaine rigueur, et un souci du détail qu’on aime bien trouver chez de tels réalisateurs. En effet, contrairement à son prédécesseur, Alan Taylor parvient à bien s’approprier l’ambiance mythologique et l’ambiance spatiale, créant un étrange mais plutôt convaincant hybride entre le monde du Hobbit et celui de Star Wars.
Passée une scène introductive qui nous laisse craindre le pire, on se rassure en voyant l’aisance du réalisateur à nous faire entrer dans cet univers qu’il rend assez crédible (ce qu'oubliait de faire Branagh). Il a également gardé de son travail sur les séries un vrai talent pour faire exister ses personnages. Si Chris Hemsworth ne convainc toujours pas totalement, il est moins bestial que dans le premier volet, et malheureusement, Anthony Hopkins conserve son cache-œil, ce qui lui enlève une bonne partie de son charisme. En revanche, Tom Hiddleston a droit à de justes félicitations. En effet, le personnage de Loki, manipulateur hors-norme, est extrêmement bien rendu grâce à l’ambiguïté que lui confère son interprète. Natalie Portman, elle, ainsi que les humains en général, sert enfin à quelque chose dans l’intrigue… Intrigue dont on n’essayera pas de saisir toutes les subtilités, mais qui est plutôt bien troussée et assez originale, et qui est l’occasion de scènes cultes, virevoltantes et pleines d’humour, comme la fuite d’Asgard dans un vaisseau que Thor ne maîtrise pas, sous l’œil ironique de Loki, ou comme l’affrontement final entre Malekith et Thor, qui sont téléportés d’un monde à l’autre sans rien maîtriser… Pour le reste, la grandiloquence caractéristique des films Marvel est encore au rendez-vous, mais le résultat reste plaisant à regarder et jamais ennuyeux.