Paranoïd Park.
C'est l'exemple même du film à enjeu car, qu'on aime ou non la saga Star Wars, elle porte aujourd'hui une telle valeur mythologique qu'on passe une partie de THX 1138 à l'affût des prémisses de la...
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le 20 janv. 2013
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J’étais assez curieux de découvrir le premier long métrage de l’homme derrière Star Wars, phénomène culturel sans précédent. Considéré par beaucoup comme une œuvre « culte », THX 1138 est assurément singulier.
Ce premier film de George Lucas nous plonge dans une société dystopique où l’homme n’est qu’un rouage d’une machinerie globale. Pour survivre dans cet enfer mécanique, les membres de cette société ont accès à des cocktails de drogues qui les amènent à ne plus ressentir d’émotion, les rendant particulièrement efficaces dans leur travail. Dans ce contexte, un couple va s’affranchir de ces substances et consommer l’acte charnel, chose pourtant strictement interdite. Cet acte de bravoure, et l’emprisonnement ainsi que la fuite qui va en découler, va permettre un voyage à travers les non-dits de cette société infernale.
Le film, assez court (un peu moins d’1h30), est coupé en deux parties assez distinctes. Dans la première, nous sommes face à la description d’un univers aseptisé, où les hommes ne sont plus que des sortes de robots organiques, n’ayant comme seul but que le travail. Cette première partie permet de déployer l’imagerie du long métrage, très particulière (c’est d’ailleurs, à mon sens, le point fort du film). Cette imagerie est ironiquement très proche du monde qui nous entoure aujourd’hui. Je pense par exemple à ce blanc immaculé, très prisé des marques de luxe ou les appartements « standing », marqueurs de réussite. On pourrait aussi penser à ces foules sans vie qui déambulent, comme des masses aliénées, comme on peut le voir dans le métro des grandes métropoles. Ces divers éléments seront toujours traités avec le cynisme le plus total, ce que j’ai trouvé particulièrement amusant.
La seconde moitié de THX 1138 se penchera sur l’emprisonnement puis la fuite de Robert Duvall et de deux de ses compagnons de cellule. Cette course contre la montre permet au personnage de parcourir ce monde mais cette fois-ci, en ayant pleine conscience de ces émotions. Ces jeux de lecture entre les deux parties du récit marchent à merveille, et nous prenons grand plaisir à suivre le personnage de THX dans sa redécouverte de l’univers qui l’entoure et de sa propre humanité.
Avec un budget dérisoire (moins d’un million de dollars), George Lucas réussit à créer une œuvre complète, intéressante et intrigante. Si l’influence de « 2001, l’odyssée de l’espace » est palpable, il n’en reste pas moins qu’il propose une esthétique toute particulière, que j’ai trouvée particulièrement efficace. S’il n’atteint pas, et de très loin, l’aspect absolument grandiose du film de Kubrick, le film reste particulièrement agréable à regarder, et il comblera à coup sûr les âmes curieuses.
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le 28 janv. 2024
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