Plutôt que ville mythique pour gringos dévoyés, Tijuana survit entre désolation et rédemption

Si vous avez vu passer le nom de Tijuana dans de très nombreux romans ou films, plutôt des polars, vous associez cette ville mexicaine mythique située juste en deça de la frontiere de la Californie américaine à une cité entièrement composée de bas-fonds, très dangereuse, où les malfrats venus d'ailleurs vont se cacher, où les policiers corrompus trafiquent et où de riches américains dévoyés vont s'encanailler. 

De fait, c'est un point de passage légal pour les travailleurs recrutés par les américains au fil des décennies, et aussi un point de passage illégal pour les migrants clandestins mais aussi pour la drogue des cartels, et elle est classée comme la ville la plus violente du monde.

Pour une fois, cette ville elle-même est une des héroïnes d'un film, racontée par un styliste (qui fut élève de la Chambre Syndicale de la Couture de Paris).

Les personnages principaux sont un ancien marine devenu junkie après plusieurs tours en Irak, (joué par Paul Anderson) et une femme (jouée par Adriana Paz) qui enquête pour retrouver les traces de son frère disparu, tandis que des dealers locaux les menacent tous les deux de torture et de mort. 

Très dur à voir, le film est déprimant bien que très beau.

Mais on est en fin de compte intéressé d'avoir pu mettre des images contrastées sur une ville si décriée, qui est aussi la ville de Carlos Santana, un des plus grands guitar hero de l'histoire du rock.

On apprécie aussi qu'il soit rendu hommage à des marginaux et des laissés pour compte dont des parcelles d'éthique combattent la déchéance avec un courage qui est la seule chose qu'on peut, dans cette désolation, leur envier.

(Note de 2022 publiée en Décembre. 2024).

Michael-Faure
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le 14 déc. 2024

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