Dans la foulée de Yaaba, Ouedraogo continue de profiter des subsides franco-suisses pour participer à l’élévation du cinéma burkinabé. C’est malheureusement aussi la confirmation qu’il donnait dans le prosélytisme pro-européen : les dialogues carburent au vocatif et n’ont plus la qualité qui excuserait l’outrancière mise en avant des coutumes, celles qui obligent à s’aimer ou à se tuer et que Ouedraogo ébauche hors contexte.
Ses acteurs n’ont plus la spontanéité curieuse qui les motivait dans Yaaba, ils prennent simplement la pose en attendant d’avoir fait durer le silence dramatique. On peut se réfugier dans la beauté hélas peu profonde d’une romance contrariée, quand la coutume se retire à son juste rang d’influenceur et non de protagoniste, mais c’est encore sans compter que la musique (qui aurait pu influencer David Holmes pour les Ocean’s avec ses six notes de basse et ses percussions légères) est envahissante et ne correspond plus du tout à l’idée de cacher les financements sous l’autarcie du scénario. Non, vraiment : dommage.
Quantième Art