Quelque part dans les sous-sols d'Universal Pictures - le cagibi à côté des toilettes - Chance et Luc sont en train de comparer la longueur de leur...
Le Boss : Allez les gars, au boulot !
Il balance dans la pièce une cassette dont la bande est à moitié dévidée. Chance la rattrape de justesse. Luc prend sa paire de ciseaux et commence à enrouler le support pendant que son collègue allume le magnétoscope et part chercher du café.
Luc (L) : J'ai une mauvaise nouvelle, Buddy. C'est un Van Damme.
Chance (C) : Invendable ?
L : Aussi. Quand je pense qu’Edward et Christopher s'occupent de la comm' de « Street Fighter - L'ultime Combat », du pain béni pour eux, et que nous on se retrouve encore englués avec une de ces séries B moisies...
C: On va le regarder au moins. Pour une fois qu'on nous file du boulot.
1h43 plus tard (Chance est allé faire pipi deux fois, satané café !)
C: Eh bien ma foi, c'est pas si catastrophique. On devrait réussir à pondre quelque chose de correct avec ça.
L : Ouais. Déjà il fait 3 grands écarts, c'est quand même un gage de qualité. Tiens on pourrait reprendre la scène du grand écart dans sa cuisine, pour l'affiche.
C : Toi et tes grands écarts ! On a déjà fait ça sur des rails. Les gens vont se rendre compte à force, qu'on n’a pas d'idées.
L : Oui mais 3 grand écarts mini = un Van Damme réussi !
C : Pas mal, on va mettre ça sur l'affiche. On va l'écrire en gros, avec des flammes autour du texte !
L : Non, quand même c'est un film d’auteur, sérieux et réaliste, il y a un vrai message.
C : Ouais, faut pas déconner avec les voyages dans le temps ! Ca peut créer des cicatrices ou des gloubiboulgas dégueulasses.
L : A propos de ça, on le met pas dans la bande annonce, hein ! La scène de cul est pas mal par contre. Ca permettrait d'attirer un public plus large. Bon elle arrive un peu tôt dans le film, c'est dommage.
C : Oui mais après elle crève, ça rajoute une charge émotionnelle puissante. Il aimait sa femme, la preuve il couchait avec, alors maintenant il est triste. C'est pour ça qu'il s'est fait pousser les cheveux !
L : La vache, merci ! J'avais pas saisi toutes les nuances du scénar. En plus il y a des moments où il a les cheveux courts, d'autres où ils sont longs, d'autres où ils sont deux JCVD ! Bonjour l’embrouille ! En tout cas y'a moyen de faire une putain de bande annonce !
C : Je le tiens, notre slogan : « Il est tellement triste qu'il va botter des culs dans le passé et dans le futur. Et pas forcément les mêmes culs ! »
Alors que Chance et Luc prennent une pause bien méritée en discutant de la dernière fois où ils ont...
Un bruit de chasse d'eau retentit.
Le Boss : Bah quoi, z'avez pas fini encore ? Pour une fois que Van Damme n'a pas un nom complètement pourri dans un rôle et qu'on n’est pas obligés d'en trouver un meilleur à l'arrache ! Le boulot est facile, allez, bougez-vous !
L : On y est presque. Un petit quart d'heure et c'est bouclé.
Le Boss : Garrotte ! Dubois ! Ramenez-vous !
Edward et Christopher, rappliquant : la vache, Luc, votre bureau est super grand ! J'aimerais bien avoir le même !
Le Boss : Vous allez me détailler votre projet à l'étage. Ca va être GRAND ! Et pis quand Boudreaux et Devereaux auront fini de s’astiquer la nouille, ils nous rejoindront.
Chance et Luc, penauds : oui, Monsieur Vilain...
(Noménale et Gothic)
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