Le grand-écart temporel...
C’est le Jean-Claude ! On est d’ailleurs assez content de le voir dans cette production, vu qu’il n’a pas son pareil pour faire des mouvements originaux pendant ses chorégraphies de combat (vous pensez qu’il se baisse pour éviter un coup de pied ? Hin hin hin… ça serait trop facile ! Grand écart dans ta faaaaace !). Mais passons sur cette affection pour JC et concentrons-nous sur le scénario. C’est quand même génial, cette idée ! Car la gestion du temps du film est plutôt cohérente, et les hypothèses qu’il met en place ont tout pour se révéler stimulantes. Contrairement à ses concurrents de tout âge (Looper, L’effet papillon, retour vers le futur) qui se plaisent à provoquer le doute quant au futur, les effets des boucles sont ici immédiats. Résultat : c’est une constante course contre la montre pour trouver les coupables, car les vérités du moment sont susceptibles de changer la seconde d’après, et qu’en cours de voyage pendant une boucle, elles peuvent radicalement changer. Des règles ultra stimulantes, qui sans se baser sur un concept compliqué, peuvent rapidement aboutir sur une série de paradoxes tout à fait jouissives ! Bravo Peter, tu nous ressors de la bonne série B à scénario qui en a dans le froc (comme l’inoubliable Outland). Après, le traitement de la science fiction, génial quand on nous expose les données, peine un peu à convaincre quand il est mis en images (les effets numériques ont carrément vieillis, et l’expédition dans le passé via l’espèce de cabine centrifuge ringarde fait plus sourire qu’autre chose). Et aussi quand l’intrigue préfère se focaliser sur les castagnes du Jean Claude avec une foule d’hommes de main (toujours nombreux, les salauds !), qu’il expédie à la chaîne pour trouver le grand ponte derrière le gigantesque complot temporel. Grand ponte qui est d’ailleurs plutôt bien campé par un Ron Silver jouissif quand il balance une mandale à son conseiller. Se défouler sur le personnel, rien de meilleur pour vous camper un méchant sympathique (rappelez vous des Incorruptibles et de la batte de base ball). Le film parvient néanmoins à garder le rythme, sans parvenir à rester sérieux (les punks, indémodables en tueurs à gage) ni a nous offrir les vagues temporelles espérées. Néanmoins, le dernier acte tendu dans la maison du JC, avec nos deux héros de différentes boucles affrontant les doubles correspondants de notre bad guy, on a ce qui s’appelle du gros climax temporel. Et un bon esprit série B, avec le running gag bon enfant du petit délinquant à roller (« t’as encore écouté du heavy metal, toi ! ») qui fait toujours sourire. Du travail d'exploitation honnête, toujours propice à divertir son public !