Les membres d'une expédition scientifique découvrent au Pérou la momie du dieu inca Rascar Capac et la ramènent en France.Mais les savants sont tour à tour frappés d'une étrange malédiction et tombent en léthargie.Le dernier d'entre eux réside au château de Moulinsart,propriété du capitaine Haddock,où il est à son tour victime du sortilège pendant que de mystérieux individus enlèvent le professeur Tournesol,lui aussi présent.Le reporter Tintin,son fidèle chien Milou,le capitaine Haddock et les Dupondt,les policiers les plus abrutis de la Création,partent à sa recherche jusqu'aux montagnes péruviennes,fief des Incas.Ce second long-métrage cinéma narrant les aventures de Tintin,célébrissime héros de bandes dessinées créées par Hergé,a été précédé par "Le crabe aux pinces d'or",sorti en 47,et deux adaptations live en 61 et 64.Il y aura ensuite "Tintin et le lac aux requins" en 72,concocté par la même équipe et dernier film animé de la série,puis plus rien jusqu'au "Secret de la licorne" de Spielberg en 2011.C'est l'éditeur de BD et créateur du Journal de Tintin,le belge Raymond Leblanc,qui réalise le film et le produit via sa société Belvision avec laquelle il avait déjà fabriqué plusieurs dessins animés de Tintin pour la télé.C'est une coprod franco-belge et,bizarrement,c'est Dargaud Films,la filiale média du fameux éditeur de BD,qui produit côté français alors que Dargaud,qui éditait notamment les Astérix et les Lucky Luke,n'avait pas les Tintin à son catalogue,l'oeuvre d'Hergé sortant chez Casterman.Il n'est évidemment pas très équitable de juger ce film à l'aune des standards de l'animation moderne tant les progrès techniques ont été énormes en ce domaine.Cependant,l'objectivité oblige à dire que c'est très mauvais.C'était certes un peu la préhistoire en la matière mais même à l'époque on faisait beaucoup mieux,notamment chez Disney.En vérité,c'est franchement raté,avec un graphisme moche,une animation heurtée et des arrière-plans figés sans texture ni relief qui ne ressemblent à rien d'autre qu'à des dessins,et pas beaux en plus.Versant scénario,ce n'est pas mieux.On a mixé ici "Les sept boules de cristal" et "Tintin et le temple du Soleil",pourtant deux des meilleurs albums de la collection,mais c'est tellement bâclé et expédié qu'on en perd tout le charme et la qualité des BD.Le script est si mal foutu que l'histoire en devient à la fois simplette et peu compréhensible,les auteurs voulant visiblement faire un film pour très jeunes enfants en gommant autant que possible la complexité et l'aspect étrange et effrayant qui baignait les albums.Du coup,le rythme est absent et les temps faibles s'accumulent au gré de discussions stupides et de chansons ineptes écrites par un Jacques Brel qui devait lui aussi être en léthargie.Les invraisemblances s'en trouvent soulignées et il est surprenant de voir ces Incas vivant en pagne dans la montagne,ignorant un truc aussi simple qu'une éclipse,capables pourtant de commanditer des attentats et des kidnappings en Europe et maniant aisément l'automobile ou l'hélico.En outre,le film se concentre exagérément sur le personnage le plus énervant de l'histoire,un gamin péruvien nommé Zorrino.Le fils de Zorro peut-être?Sa voix aigüe efféminée,il est d'ailleurs doublé par une comédienne, tape sur les nerfs à peu près autant que sa romance mièvre en accéléré avec une princesse locale.Les voix sont d'ailleurs dans l'ensemble ridicules,multipliant les accents forcés,malgré la présence des doubleurs chevronnés que sont les acteurs de théâtre et de cinéma bien connus Jacques Balutin,Gérard Hernandez,Serge Lhorca,Jacques Marin,Henri Virlojeux,Guy Piérauld,Jacques Jouanneau,Alfred Pasquali ou Bernard Musson.