Tintin et la nouveauté

Trois ans après Tintin et le Mystère de la Toison d'or, un nouveau film tintin en prise de vues réelles sort sur grand écran. Le long-métrage a pour nom Tintin et les Oranges bleues.

Alors qu'on aurait pu s'attendre à un film aussi décevant que son prédécesseur, ce deuxième opus est surprenamment meilleur que le premier film.

Cela est probablement dû en partie que la réalisation a changé. En effet, Jean-Jacques Vierne a laissé sa place à Condroyer.

Déjà, contrairement à Tintin et le Mystère de la Toison ressemblant plus à un substitut d'adaption du diptyque d'albums Le Mystère de la Licorne/Le Trésor de Rackham le Rouge, Tintin et les Oranges bleues est, lui, une véritable intrigue originale.

Tout d'abord l'histoire.

Un jour, le Professeur Tournesol reçoit une mystérieuse orange bleue conçue par un confrère scientifique espagnol nommé Professeur Zallaméa. Alors que le Professeur veut faire des expériences sur le fruit, celui-ci est volé la nuit-même de son arrivée.

Afin de comprendre la raison de ce vol, Tintin, Haddock, Tournesol et Milou se rendent à Valence afin d'en savoir plus.

Ce qui est réjouissant au sujet de ce film est qu'il est bien plus dynamique que le premier opus.

Que ce soit au niveau des gags, des poursuites et autre péripéties. De plus, contrairement au film précédent où la musique était inexistante, cet opus-là a de nombreuses scènes composées par Antoine Duhamel (en particulier un thème principal plein de peps https://www.youtube.com/watch?v=dHHeOCCnSiE ).

Et c'est sans compter sur la fluidité du montage faisant davantage penser à une vraie esthétique bande-dessinée alors que le premier film n'avait aucunement cet aspect-là dans ses scènes mollassonnes.

Peut-être est-ce un hasard mais la raison de tout ceci est probablement due au fait que le casting, complètement modifié, se prend moins au sérieux que le précédent et préfèrent davantage jouer comme s'ils étaient dans une bande-dessinée que dans un film.

En effet, à l'exception de Jean-Pierre Talbot étant resté sur le navire, ni Lambert Wilson, ni aucun autre acteur n'ont repris leurs rôles.

Ainsi nous voilà avec Jean Bouise en Capitaine Haddock, Félix Fernández en Professeur Tournesol, Franky François et André Marié en Dupond et Dupont; sans oublier une nouvelle venue, Jenny Orléans en Castafiore.

Tous se comportent comme de vrais personnage de bandes-dessinées avec un Capitaine Haddock jurant bien plus que dans l'opus précédent et étant le râleur au grand coeur qu'on aime tant, Tournesol étant assez cartoonesque dans le bon sens et les Dupondt étant encore plus drôles que dans le film précédents.

Et n'oublions pas Jean-Pierre Talbot étant un meilleur Tintin que dans le film précédent celui-ci semblant avoir gagné en expérience d'acteur depuis le premier opus.

Autre nouveauté, la présence abondantes d'enfants dans le long-métrage où ceux-ci sont importants dans l'histoire en aidant Tintin et Haddock à plusieurs reprises. Ainsi, on montre le lien fort que le reporter a toujours eu avec les enfants dans les albums aussi bien que dans d'autres adaptations. Ajoutons à cela que les enfants sont très bons en tant qu'acteurs et leurs scènes sont toutes agréables à regarder.

Encore mieux, alors que dans l'opus précédent, l'intrigue était inexistante, dans ce second volet, celle-ci est vraiment centrale et on se concentre davantage sur la gravité des situations s'enchaînant dans l'urgence: bagarres, recherche d'un ami enlevé, retrouver la piste d'un ravisseur, devoir échapper à de dangereux individus...

De plus, ce second opus a une qualité que le premier n'avait pas: les personnages ne parlent pas tous la même langue. En effet, contrairement à Tintin et le Mystère de la Toison d'or où tout le monde parlait français malgré le fait qu'ils soient de différentes origines, dans Tintin et les Oranges bleues, on entends les espagnols parler leur langue maternelle. Ce qui fait que la sensation de voyage se ressent bien plus que dans le premier opus.

Toutefois, cet opus manque un peu d'authenticité visuelle au niveau des décors certaines scènes ayant tournées dans le pays local et d'autres dans des décors construits. Sans compter le fait qu'on subit le cliché du flamenco alors que personne ne le danse à Valence.

De plus, Jean-Pierre Talbot étant devenu instituteur entre les deux films, il devait à la fois assurer ses cours et interpréter son personnage dans le film (de plus, selon certaines rumeurs, les nombreux enfants du film seraient une partie de ses élèves mais, à l'heure actuelle, on ne sait pas si c'est vrai ou faux). Résultat, l'équipe technique n'a pas eu le temps de lui faire la légendaire mèche du reporter celle-ci demandant énormément d'heures de travail pour être parfaite. Ce qui qu'au lieu d'avoir une véritable houppette faite avec soin comme dans le premier film, celui-ci porte une houppette artificielle, certes correcte, mais moins authentique que la précédente.

Autre défaut, les méchants ne sont pas mémorables leurs interprètes se contentant plus de faire la grimace que de réellement jouer des rôles.

Autre chose n'étant pas vraiment appréciable, le Capitaine Haddock est un peu trop idiot contrairement au précédent qui était colérique mais intelligent. En effet, le Capitaine semble ne jamais avoir le sens de ses priorités: il veut se reposer durant les dangers, geint pendant une bonne partie du film et se soucie plus du whisky que de ses amis. Certes, le Capitaine Haddock est réputé pour être colérique et alcoolique mais celui de la bande-dessinée sait se soucier d'autre chose que de ceci durant les situations critiques. Ici, durant la deuxième moitié du long-métrage, celui-ci est trop idiot, ce qui fait qu'on ne rit pas mais qu'on soupire.

Bref, un opus meilleur que son prédécesseur mais ayant certains défauts faisant qu'il est imparfait malgré des qualités indéniables. Cependant, le visionnage reste plaisant car l'esprit Tintin est bien plus présent que dans le film précédent.