Tirez la langue, mademoiselle par pilyen
La très jolie affiche de "Tirez la langue, mademoiselle" est sensée attirer le spectateur vers l'histoire de deux frères médecins amoureux de la même femme.
Disons d'emblée c'est quand même un film raté mais quelque part sympathique.
La colonne "ratés" est très longue :
- Un scénario accumulant des situations improbables comme la pratique en doublette des deux frères médecins ou une soupe partagée à 6 heures du mat' dans un restaurant chinois bondé (mais je ne suis pas parisien et je ne connais pas les coutumes du 13 ème arrondissement). Et je peux en citer d'autres comme la consultation sans ausculter le patient vomissant pourtant tripes et boyaux ou les nombreuses rencontres dues au hasard qui font avancer l'histoire de façon romanesque mais à la façon roman de gare du début du siècle dernier. (C'est dingue comme Paris est parfois un petit village, où l'on rencontre toujours les mêmes personnes surtout si celles-ci nécessaires au scénario...)
- Des dialogues lourdingues, très appuyés ou un peu décalés, placés sans finesse au hasard d'une scène.
- Des comédiens pas très bons (surtout les seconds rôles).
- Une symbolique lourdement cinématographique, un peu obscure, qui n'apporte pas grand chose à l'histoire, sauf à ce que le spectateur se demande pourquoi toutes ces portes qui s'ouvrent, se referment, se rouvrent, inlassablement durant tout le film ? Ou quand elle est évidente, en devient sursignifiante comme tous ces rideaux ou stores vénitiens qui montrent bien l'enfermement amoureux, familial dans lequel vivent les deux médecins. Je ne parlerai pas de la doublette des médecins ( en fait une seule et même personne ? ) mais je pourrai ajouter aussi le choix de la palette des couleurs pour chaque personnage. A Louise Bourgoin et sa fille, le rouge de la passion et du désir et aux deux frères, les tons froids dans les bleus/gris/verts. Mais à l'oeil, ce parti-pris est plutôt joli et réussi.
Cependant, malgré ces défauts, nombreux, qui viennent avec acharnement gêner la crédibilité du propos, j'ai éprouvé un certain attachement à ces personnages, surtout avec celui de Boris, interprété par Cédric Kahn, pourtant moyennement à l'aise dans son rôle.
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