Tirez sur la Nouvelle Vague
Quand le cinéma français copie le cinéma américain, on obtient Tirez sur le pianiste.
Commençons par apporter une précision, de taille il est vrai, ce film de Truffaut ne se veut pas aussi intellectuel et bobo que le cinéma de son confrère, je parle bien sûr de Jean-Luc Godard.
On entre donc dans une sorte de polar/film noir dans le Paris des années 50/60. On se laisse petit à petit porter par l'histoire, celle d'un pianiste qui se retrouve embarqué dans une histoire de gangsters et d'argent volé à cause de son frère.
La première partie marche plutôt bien... La deuxième partie quant à elle est plus éprouvante: les "péripéties" deviennent de plus en plus décevantes, étonnantes dans le mauvais sens du terme. Les deux fameux gangsters sont en fait de véritables bons à rien, incapables de de retenir le pianiste, ou même un enfant, incapables de viser correctement au revolver.
On passera sur tous les faux raccords qui abondent. Ce qui dérange un peu plus, ce sont plutôt ces acteurs, peu convaincants dans leurs rôles, d'un Charles Aznavour passif à une Marie Dubois qui semble s'être trompée de plateau de tournage.
Quelques dialogues valent le coup, mais rien de véritablement transcendant en comparaison avec ce que le cinéma français a pu nous offrir.
Truffaut semble nous faire une mauvaise copie, voire une parodie des films noirs américains, mais n'arrive pas à la cheville d'un John Huston ou d'un Howard Hawks. Non, décidément la Nouvelle Vague, qui voulait révolutionner le cinéma, se perd dans toutes ses références et n'effleurent pas un poil du génie des grands réalisateurs qu'ils admiraient pourtant. Dommage, l'idée était bonne...