Une esthétique white trash mixée à de la pensée woke, de la violence gratuite dans une trame de mythe grec, des infiltrations de testostérone et des références à Lynch et Cronenberg : Julia Ducournau mélange tous les fluides. Le résultat, sombre et poisseux, ressemble à une vidange du cinéma de genre : on y parle de manque d’amour, de l’avénement de l’homme-machine, de féminisme et de mâle alpha servant de père protecteur. Titane est difficile à appréhender, souvent repoussant, parfois grotesque, mais fascinant dans son jusqu’au-boutisme et l’improbable alchimie de ses outrances.